ABBAYE DE FONTDOUCE Fondation d’Aliénor en Saintonge

UNE BELLE FONDATION

Tout commence lorsqu’un seigneur de Taillebourg, Guillaume de Conchamp vient à la rencontre de l’ermite Aymard avec qui il souhaite fonder une petite communauté. Nous sommes en 1111. Ils réussissent à trouver 10 moines avec qui ils créent une communauté bénédictine Saint benoit puis cistercienne avec l’accord de l’évêque de Saintes. Ainsi, en 1120, ils créent un bâtiment de bois puis de pierre. De cette époque date les deux chapelles superposées et le cellier. Lorsque la communauté s’agrandit, un second monastère se crée à la fin du XIIe. Ainsi, c’est de cette époque que date la salle capitulaire gothique. Selon la tradition, Aliénor d’Aquitaine leur accordée des largesses. Cela permet à l’abbaye de Fontdouce d’avoir 4 « fille-abbayes » en Saintonge et dans le Berry et au Poitou.. Progressivement, des prieurés, salines, fiefs, moulins sont donnés à l’abbaye qui se constitue un riche patrimoine foncier.

DEVELOPPEMENT

Par la suite et au début du XIVe siècle, elle accueille de nombreux pèlerins. En 1305, Philippe le Bel rend visite  l’abbaye pour une rencontre secrète entre avec Bertrand de Got, le futur Clément V. C’est probablement là qu’ils décident du sort des Templiers dont la puissance financière faisant ombrage au roi.

Par ailleurs, l’un des plus illustres abbés de Fontdouce n’était rien d’autre que le fils de Laurent de Médicis, Jehan. Nommé abbé par un accord politique passé entre Pie II et Louis XI. Mais ce dernier a imposé la Commende qui permet de doter les abbés du tiers des revenus de l’abbaye. Cela l’appauvrit considérablement, tant sur le plan financier que religieux .

LES GUERRES DE RELIGION

Lorsque les guerres de religions éclatent, la Saintonge paie un lourd tribu. D’abord parce que la ville voisine de la Rochelle est un fief protestant constamment bataillé par le roi. Ensuite parce que dans cette région, les protestants et les catholiques sont mêlés. Ainsi de 1562 et 1598, les mésententes religieuses vont faire subir à la région de l’Aunis et la Saintonge huit guerres de religion. Les archives de l’abbaye nous disent qu’elle fut constamment molestée par les Calvinites. Ces derniers finiront par détruire l’église et le cloître en l’espace de 30 ans, entre 1550 et 1580.

LA FIN

Si bien qu’au cours du XVIIe siècle, l’abbaye exsangue tente de reconstruire une vie religieuse. Le réfectoire est désormais l’église. Les moines transforment leur cellule en cuisine et salle à manger. Puis ils finissent par partager en deux la salle capitulaire. Des abbés commendataires d’illustres familles ne réussiront pas à faire revenir la spiritualité d’antan à Fontdouce. Si bien qu’à la Révolution, l’abbaye n’a plus qu’à donner ses terres à la République. Le dernier abbé finit comme les autres déporté à Rochefort, où il meurt l’An 3 de la République.

On dépouille le monastère de ce qui lui reste de belles pierres. Un marchand de biens le vend à un meunier de saint bris les Bois qui finit par le vendre en trois fois sous le Consulat.

L’abbaye est sur les chemins de Jacques. Les pèlerins venaient sur cette route qui leur permettait d’éviter Saintes où beaucoup d’autres s’arrêtaient pour se recueillir sur les reliques de Saint Eutrope. C’est sans doute aujourd’hui l’une des plus belles constructions de la Abbaye de Fontdouce

Abbaye de Fontdouce fondation d’Aliénor