BRANCUSI SCULPTEUR  A MONTPARNASSE

Originaire de Roumanie en 1876, Brancusi étudie à l’école des beaux Arts de Bucarest. Puis il s’enfuie du foyer familial, parcourt l’Europe et atterrit à Montparnasse. Il y passera toute sa vie. Ses premiers essais montrent l’influence de Rodin. Pourtant il quitte l’atelier du « Titan de la rue de Varenne » trois jours après qu’on l’ait reçu. Puis, il expose au Salon pour se faire connaître. Il installe son atelier dans l’impasse Ronsin, près de l’atelier de Bourdelle, et commence à travailler.

Ce sont d’abord le primitivisme et l’art africain qui le marquent. Il affectionne particulièrement ces masses rectangulaires à la façon d’un totem. A t’il songé alors aux Tétrarques de la basilique saint Marc ? Même structure cubique, même embrassade rudimentaire…Il rencontre aussi  Giacometti et Lipschitz ainsi que  Germaine Richier.

Très vite il renonce à la glaise et utilise des matériaux nouveaux comme le métal, la pierre et le bronze poli. C’est dans cette dernière matière qu’il réalise une version très épurée de la Muse endormie. Le portrait de la baronne R.F qu’il réalise d’abord en marbre devient un œuf  couché sur le côté. Car Brancusi recherche l’essence cosmique de la matière. Il reprendra aussi cette forme de l’oeuf, forme originelle de la vie, forme qu’il rerprendra  aussi dans le portrait de sa muse et sa maîtresse en 1911,  Miss Pogany.

Peu après Brancusi abandonne la forme ronde pour la forme élancée. Il donne à ses sculptures un aspect elliptique qui leur confère un dynamisme profond. C’est le cas de son oiseau fin élégant qui symbolise pour lui une forme de spiritualité. Le sculpteur donne une indéniable élégance à ses silhouettes en travaillant parfaitement les surfaces lisses.

C’est à partir de là qu’il travaillera à sa fameuse colonne sans fin qu’il a toujours considéré comme son œuvre majeure. Pour cela il s’inspire des rhomboïdes stylisés, motif traditionnel des habitations paysannes de Roumanie, qu’il superpose à l’infini dans l’espace. La différence d’une sculpture à l’autre dépend de sa hauteur. A un mètre de haut, elle prend l’allure d’un totem, à 30 mètres, elle semble vouloir conquérir le ciel. Cette colonne de 30 mètres en fonte métallisée par du cuivre doré a été placée en Roumanie en 1935, à la gloire des héros morts pendant la Grande Guerre.

Désormais les œuvres de Brancusi prennent un aspect de plus en plus spirituel et incarnent l’essence de la forme et de la matière. Ses formes demeurent fidèles à la courbe ovoïde de la Muse endormie Ce que l’on voit par exemple avec Le Phoque magnifique, sculpture en marbre gris. Cette sculpture marque aussi la tension entre la stabilité et l’élancement.

A partir de 1926, les œuvres de Brancusi sont de plus en plus abstraites et apparaissent comme des objets manufacturés aux yeux des Américains. Aussi l’attitude des experts du Nouveau Continent pose le problème de la valeur artistique des œuvres du maître. Le procès qui s’ensuivit à propos de L’oiseau dans l’espace pose aussi la question de la circulation des œuvres d’art et de la reconnaissance de l’artiste. Elle inspira également à Marcel Duchamp les Ready-made, objets de manufacture que l’artiste entend faire passer comme objet d’art.

brancusi sulpteur à montparnasse. Il meurt en 1957 et est enterré au cimetière Montparnasse