Chagall la mariée en bleu conférence projection. Cette mariée est Bella qui flotte dans les airs au-dessus de Vitebsk. Toute la vie et l’art du peintre se trouvent dans cette toile que nous proposons de décrypter.

Lorsque Chagall rencontre Bella en 1909 chez Théa, son amante, le coup de foudre est immédiat. Il sent de suite qu’elle sera tout dans sa vie. Les deux amoureux se regardent yeux dans les yeux qui se cherchent et se trouvent. « Elle regarde – et, bon Dieu, ses yeux ! -, moi aussi…Elle sait tout sur moi : mon enfance, ma vie et ce qu’il m’adviendra ». Bella le regarde aussi et raconte : lorsque vous croisiez son regard, ses yeux étaient si bleu qu’ils semblaient être tombés tout droit du ciel. Seulement voilà, Bella est trop jeune, elle a 14 ans, Chagall, 20. Les parents de la jeune fille doutent qu’un jeune peintre puisse gagner sa vie. Chagall quitte alors Vitebsk, sa ville natale, et promet de revenir. Durant 6 années, les amoureux s’écriront des lettres tendres et passionnées.

A Paris Chagall découvre la modernité, se lie avec Delaunay, Cendrars et Apollinaire et retourne en Russie. Là, il obtient l’autorisation d’épouser Bella, nous sommes le 25 juillet 1915. Ce mariage est l’accomplissement de ce qu’il a attendu, cette consécration de l’amour. Cet amour sacré, consacré, sera désormais un thème récurrent dans son œuvre. De 1915 à 1950, année où il peint la mariée en bleu, Chagall n’aura de cesse de peindre l’amour. Et cela, bien après la mort de Bella.

Des premières années de mariage Chagall se portraiture avec Bella en apesanteur dans le ciel, volant au-dessus de Vitebsk. Bella vole avec son mari, indique tantôt la direction à prendre au dessus-des nuages, tantôt un verre de vin à la main. Dans une autre toile, elle se tient devant des bougies, à l’occasion d’un anniversaire. « Soudain tu me soulèves du sol ,et toi-même, tu me prends dans ton élan comme si la petite chambre était trop étroite pour toi, tu bondis, tu t’étires de tout ton long et tu voles jusqu’au plafond. »

La direction à prendre est celle de Paris. Bella sait que Chagall ne partagera jamais les théories d’un Malevitch, d’un Larionov ou d’un Kandinsky. Chagall n’appartiendra à aucune école, aucun mouvement, il restera simplement Chagall. Tantôt chèvre, tantôt poisson, l’artiste vole dans les airs à la recherche de Bella et joue du violon. Car la musique n’est pas seulement pour lui un souvenir des fêtes hassidiques de son enfance, c’est son âme toute entière. Violon, violoncelle, harpe clarinette, tout est bon pour mettre l’amour en musique et accompagner la mariée.

Cette mariée en bleu n’est pas Virginie Mac Neil dont il aura un fils en 1949 après la mort de Bella. Ça n’est pas non plus Valentina Brodsky qu’il épouse en 1952, c’est Bella. C’est elle qui veille sur lui, tantôt vierge Marie, tantôt muse, tantôt mariée, bouquet de fleurs à la main, à la sortie de la synagogue en ce jour de juillet 1915. Bella est partout, sur les vitraux de saint Paul de Vence, sur le plafond Opéra Garnier . Le couple éternel Chagall-Bella se reconnaît dans Orphée et Eurydice, Tristan et Iseult qui volent aussi dans le ciel de l’opéra.

Dans cette mariée en bleue réalisée en 1950, Bella tient un bouquet de fleur à la main et vole au-dessus de Vitebsk. Son amoureux la prend dans ses bras et l’emmène. Mais l’artiste Chagall est peut-être le poisson qui tient une pancarte dans ses bras et annonce au monde entier leur amour éternel. IL est peut-être aussi cette chèvre qui joue du violoncelle pour faire danser sa muse. Tout virevolte autour de cette mariée mais elle ne bouge pas. Elle se laisse juste emporter dans l’univers du peintre en veillant sur lui .

Chagall la mariée en bleu conférence projection. Pour les groupes: Conférence disponible tous les jours dans vos locaux. Renseignements 01 42 80 01 54

Pour les individuels: conférence à Chanac, Samedi 2 Mars à 17h00