Visite du cimetière de Picpus

Dans le jardin de cet ancien couvent où jadis les moines soignaient les pestiférés existe aujourd’hui un cimetière bien émouvant. En effet, lorsque qu’on transféra  guillotine  place du Trône, on réquisitionna le jardin voisin des chanoinesses de Saint Augustin pour y enterrer une grande partie de la noblesse française. Aujourd’hui ce cimetière est mieux connu des Américains que des Français car La Fayette y repose à jamais.

En juin 1794 en pleine Terreur, la guillotine se trouve place de la Concorde. Mais les Parisiens se plaignent de la triste vision et de l’odeur nauséabonde qu’elle accompagne. On déplace alors la terrible machine place du Trône ( actuelle place de la Nation), et pour enterrer les cadavres, on réquisitionne l’enclos voisin des chanoinesses de saint Augustin. Les têtes tombent à une cadence de 150 par jour, l’épuration a réellement commencée. Elle fera plus de victimes que les deux premières Terreurs.

Lorsqu’on chassa les chanoinesses de saint Augustin, un certain Riedain acheta leur terrain. Mais en ce mois de juin 1794, quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il se vit réquisitionner sa parcelle. De suite, on creusa une fosse, puis une seconde et on envisagea une troisième. Les 1306 personnes décapitées ne possédaient plus de bijoux à l’entrée de la fosse. On avait installé un bureau d’inventaire dans la chapelle attenante pour récupérer leur vêtement, salaire des fossoyeurs.

A son retour d’exil en 1800, la comtesse de Montaigu rechercha les tombes de sa grand-mère, la maréchale de Noailles et de sa mère, la duchesse d’Ayen. Deux ans plus tard, elle rencontre les demoiselles Pâris qui avaient assisté à l’exécution de leur frère et de leur père. Elles désignèrent à la comtesse de Montaigu l’endroit où elles avaient accompagné ces derniers à leur dernière demeure. En 1802, elle acheta avec madame de la Fayette, veuve du libérateur de l’Amérique, le terrain des Augustines. C’est comme cela que naquit ce cimetière.

Les tombes sont surtout des stèles plantées dans l’herbe, ce qui confère un aspect romantique à l’endroit. Les Carmélites de Compiègne, les Vendéens et les membres des familles les plus illustres de la noblesse française y reposent. En effet figurent les noms de la Rochefoucauld, les Broglie, Noailles, Luynes, Mirepoix, Montalembert ou Polignac…

Visite du cimetière de Picpus, visite possible à tout moment sur demande d’autorisation à la direction des Parcs et Jardins de la mairie de Paris. Renseignements au 01 42 80 01 54