Naissance de Marie-Antoinette. La jeune madame Antoine fut élevée à la Cour de Vienne par la comtesse Brandès. La bienveillance de cette dernière permit à la princesse de développer une personnalité  tendre et sensible. Mais elle préfère les futilités aux devoirs. Pour autant, la grâce et la noblesse de sa démarche surprendront les diplomates français. Et quand elle quittera Vienne, l’impératrice Marie Thérèse avouera être « baignée de larmes ».

 Naissance de Marie-Antoinette

Marie Thérèse d’Autriche fait ouvrir la fenêtre pour laisser pénétrer l’air dans la chambre de la Hofburg. Elle vient de mettre au monde une petite fille qu’elle appelle Marie-Antoinette. Nous sommes le 2 novembre 1755. Malgré ses 9 grossesses, l’impératrice a toujours un visage agréable quoiqu’un peu empâté. Malgré sa fatigue, elle continue à gérer les affaires de l’Etat. Puis elle engage une nouvelle nourrice. Et son choix se porte sur madame Georges Weber, une femme vertueuse et belle. C’est elle qui donnera les premières tétés à la future reine de France.

 Naissance de Marie-Antoinette

Les jours qui suivent, on donne un Te Deum à l’église de la Hofburg. Les ambassadeurs défilent pour féliciter l’impératrice. Enfin toute la famille impériale se réunit autour de la mère et son enfant en jouant de la musique et amuser la petite « Antoine ».

Puis les années passent,on confie  madame Antoine (c’est ainsi qu’on appelait Marie-Antoinette)  à une institutrice, la comtesse Brandès. Mais ce choix est déplorable car elle ne semble pas avoir d’autorité sur la petite princesse.

 En effet, madame Antoine possède un caractère enjoué et séducteur et elle s’intéresse peu aux choses sérieuses. La petite Antoine préfère ses chiens et courir dans le parc de Schönbrunn avec sa sœur Caroline. Mais elle est tendre et sensible. En 1768, on remplace  madame Brandès  par la comtesse Lerchelfefd qui fait preuve de beaucoup plus de fermeté. Mais il était déjà trop tard, et le manque de discipline a laissé des traces sur le caractère de l’enfant.

 Parmi les distractions de la cour, la chasse avait une place importante. Et madame Antoine adorait chasser. Elle s’entourait de très peu de favoris et cette habitude de vivre en vase clos n’eut pas de très bons effets sur son comportement. Et quand plus tard elle arrivera à Versailles, elle continuera de vivre en petit comité, ce qui lui sera beaucoup reproché. En 1768 ,  Caroline se marie avec le roi de Naples et Marie Antoinette perd sa grande amie. Enfin sa mère lui annonce que dans peu de temps ce sera son tour et qu’on songe pour elle au dauphin de France.

C’est ainsi qu’on convoque un coiffeur afin de « défriser » sa chevelure  en vue de faire un portrait. Le peintre Ducreux réalise un premier portrait qui ne satisfait pas. On demande alors à un autre peintre autrichien « d’animer sa physionomie souriante…en marquant l’éclat de ses yeux vifs et moqueurs ». Puis l’abbé Vermond arrive à Vienne pour se charger de l’éducation française de la jeune fille. Le maintien et la démarche plein de noblesse de la jeune fille le frappent. En revanche, il constate que la princesse n’a pas de goût pour se cultiver ou plutôt, elle préfère se distraire.

Vint le moment de partir pour la France. Les fiançailles se déroulèrent avec magnificence. Puis se fut le temps de la séparation. Marie Thérèse écrira cette lettre :

« Votre épouse mon cher Dauphin vient de se séparer de moi. Comme elle faisait mes délices, j’espère qu’elle fera votre bonheur. Je l’ai élevé en conséquence parce que depuis longtemps, je prévoyais qu’elle devait partager vos destinés. Ma fille vous aimera j’en suis sûre, parce que je la connais. Adieu mon cher dauphin, soyez heureux, je suis baignée de larmes ».

Naissance de Marie-Antoinettte

 

Véronique Proust