Jérôme Bosch et son temps conférence
Bosch travaille à un moment où les assises du monde médiéval sont ébranlées. En effet, l’Eglise se trouve en face d’idées, de tendances, que les uns trouvent libératrices, les autres dangereuses. Bosch lui-même n’observe autour de lui que turpitudes et péchés, vices et folies. Son propos est donc de mettre en garde.
On sait très peu de choses sur lui. Peut-être naît-il en 1450 et qu’il meurt sans doute en 1516. Il se forme vraisemblablement dans l’atelier de son père. Puis il fait un tour de compagnonnage sur plusieurs villes. Son nom apparaît pour la première fois dans les archives de Bois-le Duc en 1493.
Bois-le Duc est une ville à la frontière entre les Pays-Bas et les Flandres. C’est une ville prospère qui attire une riche bourgeoisie marchande. Néanmoins, les réflexions sur la religion et les discussions théologiques fusent de tout côté. Et de nombreux chrétiens critiquent l’attitude des moines et de certains prêtres. On comprend pourquoi les idées de Luther auront leur résonnance dans ce pays-là. Et c’est dans cet état d’esprit que les réflexions picturales de Bosch tiennent toutes leurs places.
L’œuvre de Jérôme Bosch est essentiellement religieuse. La plupart de ses grandes œuvres sont des triptyques qui lui sont commandés par monarques et princes qui apprécient son travail. Parmi ces tableaux, on considère le Jardin des délices du musée du Prado comme son œuvre la plus connue. On y voit une foultitude de jeunes gens qui s’adonnent aux plaisirs terrestres. Il sont censés représenter la vie sur terre avant le péché originel. Malheureusement ce dernier les conduira à leur perte dont on a des descriptions terribles sur le panneau de droite qui représente l’Enfer.
On retrouve cette accumulation de détails dans le charriot de foin ou le Jugement Dernier. On la retrouve aussi dans le triptyque des Tentations de saint Antoine. Bosch crée tout un univers de personnages hybrides où il mêle en un même corps le monde végétal, animal et humain. Il s’inspire des théâtres populaires ou des marges enjolivés des manuscrits anciens. En tout cas sa culture est immense et n’a de cesse que de donner à voir le monde en perdition. Jérôme Bosch s’inscrit ainsi dans le courant de pensée pessimiste qui touche une grande partie de l’Europe chrétienne des années 1500.
Nous analyserons ses œuvres principales et tenterons de situer dans l’époque, leur contexte et leur iconographie. Ainsi seront évoqués les testaments, les psaumes auxquels l’artiste fait référence. Nous évoquerons la situation des princes et leur rapport aux artistes. Nous évoquerons également le marché de l’art et la place qu’y tient Bosch vers 1500.
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