Les portraits princiers de Rubens. Voici un aspect peu commun de la peinture de cet artiste. Né et élevé dans les cours princières, il connaît les méandres diplomatiques des cours d’Europe au XVIIe siècle. L’on verra que le portrait royal qui circule de Cour en Cour est un reflet de l’image que les pouvoirs veulent donner à leur ennemis ou leurs amis. De grands peintres sont à l’honneur autour de Rubens, comme Vélasquez, Champaigne ou Van Dyck…

 Le sens du portrait d’apparat

Crées pour donner une image des princes européens le portrait doit flatter, séduire, montrer ou cacher ce que l’on veut divulguer. Il faut aussi  proposer en grande quantité des images diverses d’un monarque.

Or, on connait l’immense talent de Rubens. Né en Westphalie en 1577 en pleine tourmente protestante, il passe une grande partie de son enfance à Anvers. Puis il se convertit au catholicisme, reçoit une éducation humaniste et classique et commence à peindre. Son voyage en Italie le conforte dans ses idées modernes. Puis il découvre Raphaël et Michel Ange mais ne reste pas indifférent au Caravage. Enfin, il peint quelques portraits et entre au service de la Cour de Gonzague. Il se fait remarquer par son indéniable dextérité à rendre la psychologie des personnages et la beauté des tissus. Sa palette est lumineuse, ses coups de brosses sont libres et légers. Et puis son intelligence fait le reste. En tant que portraitiste, il entre dans l’intimité des princes qui voient en lui un habile messager.

Les missions diplomatiques

A cette époque, les enjeux politiques entre les provinces d’Italie et l’Espagne de Philippe II sont complexes. Et les projets de ce dernier concernent aussi la France. Rien de mieux que de confier à un peintre le soin de transmettre des messages. En effet, Philippe II est un monarque aux pieds d’argile, Marie de Médicis assure la régence d’un enfant fragile. De plus, elle est secondée par un homme d’Église implacable qui entend tenir tête à l’Espagne. Les conflits entre l’Espagne et les Pays-Bas s’avèrent sans issus. Rubens voyage alors dans toutes les cours d’Europe pinceaux dans la main droite, missives secrète dans la main gauche. Les portraits qu’il réalise sont chargés de sens. En effet, la tournure des princes, leur regard et leur allure doivent couvrir les intensions secrètes de chaque protagoniste.

Ainsi, après avoir réalisé les portraits de l’histoire du règne de Marie de Médicis au palais du Luxembourg, Rubens reçoit de nombreuses missions diplomatiques. La première est de résoudre le conflit entre les Pays-Bas et les Flandres. La seconde est d’entrer en relation avec l’Angleterre. Pour cela, il réalise de très belles toiles pour Charles Ier d’Angleterre. Enfin, il travaille à la Cour de Philippe IV mais n’y restera pas. La place est prise par Vélasquez.

C’est dans une ambiance palatiale admirablement mise en scène que vous découvrirez ces merveilleux portraits de Cour.

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