La Prison saint Lazare bibliothèque Françoise Sagan. Les prostituées de la prison saint Lazare. Histoire et conférence. Visite des lieux historiques ainsi que du quartier saint Lazare riche en mémoire. De Louise Michel à Mata Hari, histoire de la prostitution en France de Louis XIV à nos jours.
Au Palais Royal sous la Révolution française, la prostitution devient un commerce accepté. Le jardin est un lieu clos, ce qui favorise l’entre-soi et les négociations ressérées. La notoriété de l’endroit fait tâche d’huile et a un succès fou au point que Balzac lui-même reconnaît que de certains endroits il est difficile d’en sortir. De plus, on y rencontre des femmes formidables dans des intérieurs au décor recherché. Mais cela ne dure pas. Haussmann décide de créer le Grand Paris et il remplace les ruelles obscures par de larges avenues : les prostituées doivent réviser leur copie.
C’est ainsi que les bordels s’affichent désormais au nord de la capitale, entre le Palais Royal et les Grands Boulevards. Chacun y va de sa spécialité, du classicisme rassurant à l’exotisme excitant, tous les décors sont bons pour renouer avec le client. Certaines prostituées choisissent la maison, d’autres se contentent de la rue. Mais les quartiers ont leur distinction. Les Grands Boulevards s’adressent aux hommes riches qui aiment le luxe et la frivolité. Le quartier Pigalle aime l’érotisme et l’aventure, et s’adresse aux hommes férus d’érotisme trivial et décomplexé.
Dans le quartier de La Nouvelle Athènes, près de l’église Notre-Dame de Lorette, les filles mènent de vraies carrière. D’abord lorette elles passent « femmes entretenues », mais on ne les définie jamais comme des prostituées. Cependant, leur vie n’est pas de tout repos : gymnastique pour l’entretien des muscles, du corps, du buste. Puis, le régime alimentaire prend le relais, afin d’affiner la silhouette. Enfin, la disponibilité à toute heure du jour et de la nuit pour les amants infatigables ou noctambules. Un parcours du combattant certes, mais il paye.
Ainsi, celles qui réussissent imposent leurs tarifs sinon, c’est la maquerelle de l’établissement qui règle les tarifs des prostituées asservies.
Cependant, le succès formidable de ce commerce d’amour n’eut pas que des avantages. La maladie rodant ainsi que ses effets dévastateurs poussèrent les gouvernements à prendre des mesures. Ainsi, les inspections médicales et les cliniques soudaines conçues comme des prisons fleurirent soudainement dans la capitale.
A Saint Lazare, on établit une prison pour ces femmes prostituées qui devaient être soignées. Elles ne l’étaient pas. Prostituées ramassées dans les rues étaient mélangées à de simples servantes comme des brigandes de haut vol. A la fin du XIXe sièce, on enfermait toute femme récalcitrante, de Louise Michel à Mata Hari.
La visite que nous vous proposons consiste à découvrir in situ les vestiges de ces institutions historiques magnifiquement restaurés, ainsi que l’histoire parfois incroyable de ces femmes historiques qui ont fréquenté ces lieux.