Edouard Detaille le peintre patriote. Ce peintre s’est spécialisé dans la peinture militaire et en a renouvelé le genre, notamment par son soucis du détail.

Il naît en 1848 et se forme sans doute aux côté de son père, artiste peintre également, lié à Horace Vernet . Il fait ses études au lycée Henri IV et se passionne pour les sujets militaires. Puis il entre dans l’atelier de Meissonier qui le forme à la peinture académique. Mais ses sujets de prédilection sont des scènes militaires. En effet son Coin de l’atelier de monsieur Meissonnier, peint en 1867 montre des accessoires militaires dont une magnifique cuirasse. Ainsi il expose avec succès son premier tableau en 1868: la halte des tambours.

On y sent un style qui hérite des grandes toiles napoléoniennes mêlées d’un romantisme exalté. Le peintre séduit une clientèle nostalgique de cette grandeur impériale. On peut donc comprendre que la princesse Mathilde acheta cette toile.

Puis il participe à la guerre franco-prussienne de 1870, ce qui exalte son patriotisme et lui donne le sujet qui l’accompagnera toute sa vie. C’est ainsi qu’il peint La bataille de Rezonville 1870, à laquelle il participe. Il est également présent au siège de Paris de 1871, ce qui lui permet de croquer sur le vif les combats de l’armée et de prendre des notes.

En 1872 par mesure de diplomatie envers l’Allemagne certaines de ses toiles dénonçant la violence des troupes allemandes sont retirées du Salon. Ses sujets se préoccupent autant du quotidien des soldats que du costume militaire. Dans ce cadre on lui doit près de 400 croquis et aqurelles de types d’uniformes de l’armée française.

Edouard Detaille devient célèbre. Il fréquente le salon républicain de Juliette Adam, devient l’ami de Paul Déroulède. On lui doit aussi sa participation au journal Le Drapeau. Il est aussi nommé membre de l’éducation militaire au ministère de l’Instruction Publique.

Bref, notre peintre est un grand patriote.

A partir de 1890, il se tourne vers les sujets évoquant l’épopée napoléonienne. Dans ce cadre, sa toile Le colonel Lepic à Eylau le montre se tournant vers son bataillon pour leur ordonner de relever la tête. Collectionneur d’objets militaires, il cherche dans les archives et se rapprochent des familles. Il sera également à l’origine de la création du musée de l’armée aux Invalides. Demeuré célibateir, il meurt le 24 décembre 1912. Bien que sa peinture fut critiquée par l’école moderne des impressionnistes, il demeure le plus grand peintre militaire de sa génération et ses compositions demeurent encore une référence.

Edouard Detaille le peintre patriote.

Véronique Proust