El tres de Mayo de Goya Conférence projection. Cette toile majeure de Goya montre avec un réalisme poignant les horreurs de la guerre en Espagne. En effet, les soldats de Napoléon tirent à bout portant sur des résistants espagnols contre l’occupation française. L’immense peintre espagnol représente ici pour la première fois les horreurs de la guerre de façon pathétique et hyper réaliste. Coup de projecteur sur la carrière de l’artiste et le contexte de l’exécution de cette toile fondamentale.

Goya s’est formé dans l’atelier de Francisco Bayeu dont il épousera la soeur en 1773. Après avoir échoué au concours d’entrée de l’académie San Fernando, il fait un voyage en Italie. A son retour en Espagne, il fournit des cartons de tapisserie dans un goût classique très éloigné de ce qu’il peindra plus tard. Ce sont en effet des sujets populaires et des scènes de chasse qui s’opposent aux thèmes graves qu’il abordera plus tard. La mort du roi Charles III lui enlève son protecteur. Et Goya ne devra sa chance qu’à sa rencontre avec le duc d’Osuna. Ce portrait collectif d’une grande intensité psychologique lui vaudra la reconnaissance. Désormais célèbre, Goya devient le portraitiste attitré des Grands d’Espagne.

Alors que la Révolution française éclate, Goya contracte une maladie inconnue qui le rend sourd et en partie malvoyant. Il démissionne alors de l’académie san Fernando et s’adonne à une peinture plus personnelle. Sa palette se modifie, les tons se font plus sourd et sa touche plus hésitante se rapproche de la technique utilisée plus tard par les impressionnistes. Il réalise alors des toiles au sujets sombres et violents, autour de la tauromachie. C’est le cas de la mort du picador ou de l’attaque des Voleurs. Seule, la duchesse d’Albe femme d’une grande beauté qu’il vient de rencontrer le réconcilie avec des sujets plus légers et plus tendres. En devenant son modèle, elle aide le peintre à garder une palette voluptueuse et variée.

Cependant, la France en guerre contre l’Angleterre et le Portugal, prétexte des représailles des troupes françaises à Lisbonne pour envahir l’Espagne. Goya entame alors sa série des Caprices, gravures d’une intense émotion qui critiquent l’Etat et l’Église et en particulier l’Inquisition. Ainsi il se montre sans concession vis à vis des hommes et de la société espagnole. Lorsque la guerre devient une guérilla sans merci, il se met à graver les horreurs de la guerre. Lorsque les troupes de Murat pénètrent dans Madrid, la répression est terrible. Goya n’assiste pas aux attaques mais les peint selon les descriptions qu’on lui fait.

Le Dos de Mayo la guerilla bat son plein à Madrid. Goya peint une toile mettant en scène l’inégalité entre les soldats français à cheval armé de fusil et les résistants à pied, armé d’un simple couteau. Par ailleurs, il grave une scène qu’il appelle On ne peut rien y faire, et représente ici un homme tué sur un poteau sans doute après avoir été torturé. Cette gravure annonce dans sa composition et son propos, el tres de mayo.

Après l’insurrection du 2 mai par les Espagnols, les troupes françaises arrêtèrent de nombreux résistants. Au petit matin du 3 mai, des exécutions sommaires sont entérinées. Goya décide de créer une seconde grande toile. Là, Il oppose de manière magistrale la masse rigide des soldats et leurs armes avec celle des victimes en train de s’écrouler. L’horizontalité des fusils et leur multiplication n’est pas sans rappeler la multitude des lances dans la Reddition de Breda de Vélasquez Pour insister sur le supplice de ces hommes, Goya fait une allusion immédiate au Christ. En effet, les condamné a les bras en croix et dans sa paume, on distingue des stigmates analogues à celles du Christ.

Le retour de Ferdinand VII au pouvoir n’annonce rien de bon pour l’Espagne. Par exemple, l’Inquisition est rétablie. Goya conserve sa fonction de peintre de Cour. C’est à cette occasion qu’il peint les deux grandes toiles, el dos de Mayo et el tres de Mayo. Mais écœuré par le tournant conservateur que prend son pays, il s’exile en France à Bordeaux avec d’autres admirateurs de l’esprit des Lumières. Il est rejoint par sa compagne et ses deux enfants. Il meurt à Bordeaux le 15 avril 1828.

El tres de Mayo de Goya conférence projection. Conférence disponible en visio ou en présentel pour les groupes au jour et à l’heure de votre choix. Renseignements au 01 42 80 01 54