George Sand une écrivaine romantique

Aurore Dupin est née en 1803. Sa vie bascule en 1808 lorsque son père meurt. Aussi, sa grand-mère, qui juge que sa belle-fille n’a pas les moyens de l’élever, la prend à sa charge. Car c’est bien la grand-mère d’Aurore qui va jouer un grand rôle dans son éducation. En effet, imprégnée des idées des Lumières, Marie-Aurore de Saxe lui donne une éducation très complète, englobant aussi bien l’arithmétique que la botanique. Puis Aurore fréquente le couvent saint-Victor à Paris où elle apprend l’anglais et les bonnes manières.

A seize ans, son éducation terminée, Aurore revient à Nohant.  Puis sa grand-mère décède en 1821 et lui laisse une immense fortune. Sa mère la veut à nouveau près d’elle, mais Aurore veut s’échapper de sa tutelle. Aussi choisit-elle d’épouser le premier venu, Casimir Dudevant. Ça n’est pas un mariage heureux. Casimir est alcoolique et volage. Pourtant un fils lui naît, Maurice, en 1823.

Aurore rencontre ensuite Aurélien de Sèze et une fille lui naît, Solange. La paternité de Casimir a toujours été douteuse.

En 1831 elle fait paraître Rose et Blanche, le roman qu’elle a écrit avec Sandeau, sous le patronyme de J.Sand. Puis en 1832, elle publie Indiana, qui fait l’effet d’un coup de tonnerre. Elle revendique en effet la liberté de penser et d’écrire, mais elle demande aussi la liberté et l’indépendance financière des femmes. Elle se bat pour le droit à l’éducation, au divorce, à la sexualité. Puis, elle écrit en quatorze mois Lelia, un roman où elle dénonce la contrainte imposée par la moralité bourgeoise. Par ailleurs, ce roman réunit tous les ingrédients des romans noirs : ruines sauvages, tempêtes déchaînées, moine taraudé par le désir, courtisane repentie.. La critique est très dure, mais elle parle pour la première fois de la condition des femmes. En quelques jours, elle devient un auteur à la mode. Le  musée de la vie romantique conserve ses souvenirs.

George Sand a de nombreux amis. marie d’Agoult et Franz Liszt. Marie qui abandonne sa famille et ses enfants pour vivre l’amour fou avec le musicien lui rappelle ses héroïnes, mais aussi Prosper Mérimée dont elle devient la maîtresse éphémère. Elle a aussi comme ami Henri Haine, Delacroix, Ste Beuve et Alexandre Dumas.

Au printemps 1833, elle rencontre de Musset qui vient de publier ses « Contes d’Espagne et d’Italie. Il a une réputation détestable et passe pour un débauché, mais il sait être doux et bien élevé. Leur passion durera un an et demi. Pour l’éloigner de l’alcool et de la débauche, elle l’emmène à Venise mais il tombe très malade. En mars 1835, la rupture est définitive.

L’amitié entre George et Eugène Delacroix débute sans doute dans les années 1835, c’est lui qui lui présente Frédéric Chopin en 1837. Une liaison passionnée démarre entre George et Frédéric. Mais le musicien est de santé fragile. Aussi  George l’emmène dans la chartreuse de Valdemosa dont l’air est plus sec. Mais l’état de tuberculose empire. En 1838, Chopin compose ses premiers préludes. Sa présence apporte à la romancière la stabilité dont elle avait besoin. Le couple vit le plus souvent à Nohant, et George fait même livrer un piano Pleyel. Mais les relations entre George et sa fille Solange se durcissent. Chopin prend la défense de la jeune fille, ce que regrette George qui soupçonne le musicien d’être amoureux. La séparation est consommée.

Alors, elle se réfugie dans l’amitié et Pauline Viardot, la célèbre cantatrice appelée la Malibran. Elle se lie avec Gautier et Balzac qui juge La Mare au diable comme un chef d’œuvre. Eve Hanska jalouse cette amitié et éloigne Balzac qui écrit Béatrix évoquant Liszt et Marie d’Agoult de manière féroce.

A partir de 1848, George Sand s’engage dans la politique. Depuis longtemps déjà elle prend la défense des enfants et des ouvriers. Elle devient adepte du saint simonisme dont elle partage les convictions sociales. Elle prend cependant ses distances devant le fanatisme de Prosper Enfantin.

En Avril 1848, elle fonde « La cause du peuple » qui devra interrompre sa parution, faute d’argent, au bout de trois numéros. Mais elle se rapproche de la conception de Marx, sur le pouvoir révolutionnaire. Elle écrit des livres de plus en plus engagés : Le Compagnon du tour de France, Le Meunier d’Angibault, Le péché de Monsieur Antoine. Ses romans qu’on qualifie de « champêtres » s’interrogent sur les conditions des paysans, des enfants, des jeunes compagnons.

Ainsi elle fait paraître La Mare au diable en 1846, François le Champi en 1848, La Petite Fadette en 1849, Les Maîtres sonneurs en 1850.

Puis elle écrit Maupras en 1837, Les maîtres sonneurs, François le Champi et La petite Fadette. Son succès est grands car ses personnages sont authentiques.

NOHANT

A Nohant ses amis viennent la voir. On y rencontre Delacroix, Franz Liszt, Chopin. Les deux musiciens se font un peu concurrence en jouant tous les soirs, au clair de lune. Puis, chacun prend une bougie et va se coucher dans les chambres du premier étage. Le lendemain, l’écrivaine n’apparaît qu’au déjeuner. L’après-midi, elle le consacre à ses amis. On part courir dans la campagne, on se baigne dans l’Indre.

A Nohant, on se met aussi à improviser du théâtre et George voit le parti qu’elle peut tirer de cette festivités en écrivant aussi des pièces de théâtre.

Puis c’est la guerre de 1870 et un ballon nommé George Sand évacue les habitants de la capitale et après la guerre, son optimisme renaît nourri de son appétit de vivre. Alors, elle se met au piano pour accompagner des danses, confectionne des jardins de mousse avec ses petites filles, des déguisements au mardi gras.

En 1876, ses crampes à l’estomac se font plus forte. Elle est sans doute atteinte d’un cancer. Début juin, ses enfants affolés, font venir un médecin mais il est trop tard. George Sand meurt le 5 juin.

Lorsqu’elle meurt, Aurore, la fille aînée de Maurice a 10 ans et sa sœur Gabrielle, 8. Aurore se mariera en 1889 avec le peintre Frédéric Lauth. Gabrielle épouse un professeur de dessin italien, Roméo Palazzi. Elle mourra jeune, en 1909. Aucune des deux n’aura d’enfants. Aurore vivra à Nohant jusqu’en 1961 et léguera la propriété à l’Etat français.