La collection Alana , une des plus grandes collections d’art italien au monde réunit des tableaux primitifs et Renaissance. Ce couple chilien a réuni des panneaux peints des écoles de Sienne, Pise ou Florence. Ainsi les plus grands noms de l’art primitif sont présentés,tels que Bernardo Daddi, Gentile da Fabriano ou Lorenzo Monaco. Figurent également les maîtres de la première Renaissance comme Mantegna ou Filippo Lippi, Verrochio ou Giovanni Bellini, Vittore Carpaccio. Par la suite, la collection s’enrichira de toiles de l’époque Renaissance et Baroque avec des toiles de Pontormo, Bronzino ou Gentileschi.

Il s’agit donc d’une des plus grandes collections au monde essentiellement axée sur la peinture italienne. On y trouve d’abord les peintures primitives italiennes mais aussi des toiles de la Renaissance et de la période Baroque. La particularité de cette collection réside également dans son accrochage très dense, à la manière des studiolos de la Renaissance. Ainsi l’accumulation des panneaux dans un espace réduit nous apparaît comme vertigineux. Mais le couple Alana a procédé à un rapprochement rigoureux par époque et par genre. C’est ainsi qu’ils ont relié les panneaux  entre eux par un jeu subtil de droites et de diagonales. Ce type d’accrochage n’est pas sans rappeler celui de la collection des Jacquemart-André, réunie dans leur parisien au siècle dernier.

Par ailleurs, ce type d’accrochage « à touche-touche » permet de mettre en rapport les relations entre les différentes écoles. Elle lie aussi les grands et petits maîtres entre eux. Ainsi peut-on voir une Annonciation de Giovanni di Paolo, maître siennois, voisiner une Crucifixion de Guariento, son homologue padouan du XVe siècle. D’autres panneaux témoignent de l’action artistique dans les villes d’Arezzo, Pise ou Florence. Originaire de cette ville, Giacoppo del Casentino présente un art influencé par Giotto. Mais il mélange harmonieusement l’art du maître avec une plastique élégante toute florentine.

Par ailleurs, un petit retable de Pietro Lorenzetti dont l’expressivité influencera Lucas di Tomme dans son Saint Michel Archange représente l’école de Sienne. Plus loin, Francesco Traini avec une magnifique sainte Catherine de Sienne, témoigne du style de Pise. Il a représenté la sainte avec ses attributs : les Saintes Ecritures qu’elle expliqua aux savants et la roue qui fut l’instrument de son martyr. L’élégance de sa pose et les plis de sa robe ne sont pas sans rappeler le style de Simone Martini.

L’on voit bien à travers cette disposition, l’évolution des peintres italiens des XIVe et XVe siècle. L’abandon progressif du style byzantin et gothique les conduit vers une plasticité plus formelle influencée par l’art de Giotto. Certains panneaux conservent encore leur fond or avec des figures dans une attitude aimable et gothique. Mais on y descelle déjà une effervescence toute Renaissance dans le traitement subtil des ors et le raffinement des couleurs. C’est le cas de l’art de Filippo Lippi.

Les salles suivantes présentent des peintures de la Renaissance. On admirera notamment le magnifique Joueur de luth de Pontormo qui allie à la fois la prouesse technique et la délicatesse de la carnation. Avec Vasari, on admirera une allégorie de l’automne avec une myriade de putti qui portent des grappes de raisin, évoquant les vendanges.

Mais cette collection ne saurait se comprendre sans connaître la personnalité d’Alvarez Saieh. En effet, après avoir été conseiller auprès de plusieurs ministères, il s’engage dans la finance et la grande distribution et devient la troisième fortune chilienne. Le couple Saieh ne s’en tient pas là et crée plusieurs fondation en faveur de l’accès à la culture, au théâtre et au cinéma. On leur doit également la création du festival international du film de Santiago. Par ailleurs Alvarez Saieh est membre de comités d’administrations de plusieurs musées, à Chicago, New York ou Madrid.

La collection Alana, une des plus grandes collections d’art italien au monde