Les Droits de l’Homme au Panthéon visite conférence. La Déclaration des Droits de l’Homme de 1789 définissait la place des Hommes, des Citoyens et de la Nation. Elle déterminait aussi leurs droits en termes de liberté, sûreté, propriété et résistance à l’oppression. Nombreux sont les hommes et les femmes du Panthéon qui se sont battus pour respecter ces valeurs. Nous les découvrirons.

Dans la nuit du 4 Août 1789, l’Assemblée Nationale Constituante rédigeait la Déclaration des Droits de l’Homme. Leurs auteurs, Mirabeau, Mounier, Talleyrand, Sieyès ou Lafayette, définissaient trois cathégories juridiques: les Hommes, les Citoyens et la Nation. Le texte magnifique est inspiré des Lumières, celles de Voltaire, Diderot et Rousseau. Aussi, ces trois hommes sont au Panthéon, ils ouvrent le bal des hommes illustres de la France.

Les premiers articles définissent l’essentiel: les Hommes naissent égaux en droit. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression. Par ailleurs, le principe de souveraineté réside dans la Nation qui préserve la liberté définie comme tout ce qui ne nuit pas à autrui. Dans ce cadre, il s’agit de placer des bornes que sont la Loi. Mais ceux qui l’exécutent de façon arbitraire doivent être punis…

On comprend pourquoi en 1898, à l’occasion de la condamnation de l’innocent Alfred Dreyfus, Ludovic Trarieux, député de la Gironde crée la Ligue des Droits de l’Homme. Émile Zola dans sa célèbre lettre au gouvernement, accuse l’État d’exécuter la justice de façon arbitraire. Il se réfère à l’article 7 de la Déclaration des Droits de l’Homme. Voilà pourquoi on l’enterrera au Panthéon.

Le grand scientifique Paul Langevin, qui avait soutenu Dreyfus, entre dans la Ligue en 1899. S’opposant au boycott des chercheurs allemands en 1922, il invitera Einstein à Paris et laissera d’immenses travaux scientifiques. Mais il fit aussi de la résistance et s’engagea au parti communiste pour défendre ses idées humanistes.

L’article 10 stipule qu’on ne doit pas inquiéter l’homme pour ses opinions même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre politique. Ainsi, le discours de Jack Lang lors du transfert des cendres de Monge, Condorcet et l’abbé Grégoire soulignait l’action de ces trois hommes. En effet, ils avaient selon lui, su concilier la morale et la politique. Le ministre rendait ainsi hommage à ces intellectuels intrépides en leur disant « Bienvenue dans ce temple des hommes libres égaux et fraternels ».

Pour exemple, l’abbé Grégoire s’est battu toute sa vie pour la fin de l’esclavage. Son action illustrait l’article 4 de la Déclaration stipulant que Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude. L’esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes. Son entrée au panthéon en 1989 suivait celle de Victor Shoelcher et Félix Eboué en 1949. Le premier était le promotteur de l’émancipation des esclaves et le second, premier gouverneur noir.

Cette même entrée précédait celle de Joséphine Baker en 2022 qui incarnait le jazz et la culture noire américaine. Mais elle avait aussi fait de la résistante en se battant pour la liberté. L’article 5 précise qu’on ne doit pas soumettre l’homme à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Dans ce cadre, l’entrée du résistant Jean Moulin,  était une évidence. En 2015, François Hollande faisait entrer quatre grands esprits de la Résistance, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette, Germaine Tillion et Jean Zay. Puis, deux nouvelles femmes entraient au panthéon, rejoignant deux autres, Marie Curie et Sophie Berthelot. Simone Weil les suivra en 2018 et Joséphine Baker en 2022. La présence de ces 6 femmes illustre aussi les propos d’Olympe de Gouges dans sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne . Mais elle, mourra sur l’échafaud en 1793.

Les Droits de l’Homme au Panthéon visite conférence possible tous les jours sauf le Mardi. 01 42 80 01 54.