L’estampe japonaise conférence

Lorsqu’en 1600 la ville d’Edo (ancienne Tokyo) s’éveille au monde et au commerce, une dynamique formidable éveille ses sens et ses artistes. Les Geishas et les acteurs du théatre Kabuki offrent des modèles de choix pour les peintres. Et ces derniers s’approprient l’Ukiyo-he. En effet cette technique de l’estampe permet de réaliser des scènes et des paysages d’un monde flottant, irréel et attachant à la fois.

Au début du XVIIe siècle, la bourgeoisie commerçante envahit le centre de ville. Ainsi des quartiers entiers d’Edo émergent autour du château qui domine la baie. La foule se précipite dans les boutiques qui illuminent les rues de leurs mille lampion. Puis, les voyageurs de commerce fréquentent les restaurants et le quartier des Geishas. Ainsi ils commandent des estampes pour leur collection personnelle. Et les peintres qui ne reproduisaient jusqu’alors que des scènes touristiques et éphémères, se plièrent à la technique de l’estampe afin de répondre à la demande.

Ce sont les moines bouddhistes qui ont d’abord pratiqué la technique de l’Ukiyo-he. Mais les peintres émergeant optimisent cette technique pour créer des dégradés subtils des ciels et des mers. Progressivement, les couleurs s’invitent dans les descriptifs des rues, des bains publics, des estaminets et des scènes plus intimes. Progressivement, les artistes s’émancipent et  créent leur propre spécialité. Le premier d’entre eux est sans doute Monorobu, qui abandonne les estampes sur livre pour nous livrer des feuilles libres et signées. Il est le précurseur de l’art de l’Ukiyo-he.

En effet, l’Ukiyo-he est un nouveau mouvement artistique qui se distingue de l’estampe bouddhique. Tout d’abord, les thèmes s’adaptent au goût des collectionneurs. En effet, on y voit surtout des geishas, des motifs floraux, des paysages montagneux. Le thème du pèlerinage bouddhique permet aussi de décrire les estaminets et les voyageurs en marche. Enfin on trouve aussi des portraits d’acteurs et des scènes de théâtre Kabuki.

Puis, Hiroshige développe un autre style. En effet, il s’attache à décrire les pèlerins venus prier Bouddha, à travers les paysages sublimes d’un Japon brumeux. Un autre peintre, Hokusaï, préfère décrire les actrices, les Geishas, les moines, les fleurs et les montagnes. C’est lui qui créera la fameuse « Vague ». Sharaku, lui,  se fera connaître pour ses magnifiques portraits d’acteurs de Kabuki. Enfin, Utamaro nous livrera des portraits de femmes très poétiques mais aussi des planches de fleurs et d’oiseaux, qui fascineront Monet.

Tous nous révèlent l’image d’un Japon flottant où les personnages évoluent dans un monde imaginaire qu’on aurait aimé connaître. Les détails nous apprennent leur façon de rire, de manger, de prier, d’aimer. Chaque artiste se délecte à employer un graphisme personnel qui fait leur succès auprès d’une clientèle de plus en plus exigeante.

Ce voyage magnifique dans ce Japon artistique et spirituel nous enchantera par la précision des dessins et la richesse de leur couleur.

L’estampe japonaise conférence. Prochain cours en ligne mercredi 12 Janvier 14h30