Man Ray photographe américain Surréaliste. Ce photographe américain a fait toute sa carrière en France. Dans les années 20 il est un pilier de Montparnasse et travaille avec les Surréalistes. En effet, il collabore avec Dali, Paul Eluard, Tzara. Il travaille également ses photographies de façon picturales, par la technique de la solarisation. Par ailleurs, il immortalisa de grands acteurs mais aussi des peintres et des artistes du monde entier.

Les Radnitsky étaient une famille d’origine juive installée en Russie. Ils possédaient un atelier de confection. Mais ils durent fuir les pogroms institués par Alexandre III et s’installèrent à Philadelphie. C’est là que naquit en 1890 Man Ray, de son vrai nom Emmanuel Radnitsky. Très vite, le jeune garçon ressent une fibre d’artiste. Il conçoit même un abat-jour, en perforant du laiton avec la machine à coudre de sa mère. Puis il suit des cours à la Modern School du Ferrer Center, réputée pour sa modernité. Il y rencontre des artistes, des poètes mais aussi sa future épouse, Adone Lacroix. Puis il entre à l’école des Beaux-Arts de New York. Mais ses toiles déconcertent ses professeurs qui lui conseillent d’abandonner l’art. Man Ray délaisse alors la peinture, conscient que les anciens l’ont porté à son paroxysme. Il cherche à faire autre chose, en quête de modernité.

Emmanuel fréquente alors la galerie 291, tenue par le photographe Alfred Stieglitz. Ce dernier promeut l’art moderne et porte la photographie au rang de pratique artistique. C’est comme cela qu’Emmanuel se mettra à la photographie. Par ailleurs, il travaille chez un graveur. Il fait aussi des collages et des assemblages. Il récupère aussi des échantillons de tissus trouvés dans l’atelier paternel. C’est comme cela qu’il réalisera en 1911 sa première œuvre Tapestry signée Man Ray, qui signifie « homme rayon ». Il la décrit ainsi : Mon couvre-lit était une espèce de courtepointe que j’avais dessinée, et qui m’avait servi d’ornement mural dans ma chambre, à Brooklyn. Elle était composée de rectangles d’échantillons de tissu noir et gris. En 1915, il rencontre Marcel Duchamp qui fuyait la guerre en Europe. D’emblée, les deux artistes se reconnaissent des idées communes.

Man Ray réalise alors ses premières photographies mais il sait que le mouvement Dada ne sera pas accueilli en Amérique. Aussi décide-t’il de venir à Paris en 1921 et réalise ses premiers portraits photographiques. Il fréquente Salvador Dali et Tristan Tzara et réalise des photographies de mode pour Paul Poiret. Il fréquente l’avant-garde de Montparnasse et rencontre Kiki en 1924. Elle deviendra son amante, son modèle, sa muse.

Il réalise des portraits publiés dans Vanity Faire. Mais il travaille aussi ses photographies au moment de la révélation, en les crayonnant, ou en posant des objets de verre sur le papier en transformation. Aussi il donne une autre vie à ses photos comme une nouvelle matière picturale. C’est à partir de là qu’il développera son travail avec Lee Miller, sur la solarisation et le travail de silhouettage de ses photographies.

Il participe désormais à de nombreuses manifestations d’avant-garde et fréquente des artistes tels que James Joyce, Gertrude Stein ou Jean Cocteau. On remarquera par exemple le bal futuriste organisé par le vicomte Charles de Noailles. En effet, ce dernier, avec son épouse Marie-Laure de Noailles seront les grands mécènes du Surréalisme. C’est dans leur villa de Hyères que sera tourné le film des « Mystères du château ». Man Ray commence à être connu, aussi bien pour ses compositions Surréalistes que pour ses portraits.

La Seconde Guerre mondiale l’oblige à fuir la France et il retourne aux États-Unis où il exécutera de nombreux portraits. Et en 1946 il épouse Juliet Browner, danseuse et modèle américaine. Mais il ne rencontre pas le succès espéré ce qui explique son retour à Paris en 1951. Là, il participe à des expositions prestigieuses sur le Dadaïsme et le Surréalisme. Il s’installe au 2 bis rue Férou où il peindra jusqu’à sa mort en 1976.

Man Ray photographe américain surréaliste.

Véronique Proust