Marie Vassilieff artiste russe à Montparnasse. Marie Vassilieff naît en 1884 dans une riche famille russe de propriétaires terriens. Ses parents la poussent à faire médecine mais ne l’empêchent pas de faire les Beaux-Arts. Aussi, elle s’inscrit en 1903 à l’Académie des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg . Elle se passionne alors pour l’art des Loubki, sorte de gravures populaires sur bois. Ce sont des estampes faites sur bois possédant des couleurs vives. Elles illustrent des légendes ou des histoires populaires. Marie Vassilieff considère que toute forme d’art doit être liée et que toutes les pratiques ont leur importance.

En 1905, elle vient s’installer à Paris grâce à une bourse de la tsarine. Elle a alors 23 ans. Elle crée de nombreux dessins d’inspiration cubiste, puis des tableaux de style folklorique aux couleurs très chaudes. Dans les années 20, sa peinture évolue vers des formes plus arrondies et des couleurs plus suaves.

Puis elle crée des costumes pour les bals parisiens ou pour le théâtre réalisé pour le Bal Banal en 1924.et pour des compagnies de danse de l’époque. Elle monte aussi sur scène en tant que danseuse ou comédienne. Ainsi la voit-on en costume d’arlequin. Par ailleurs, elle crée du mobilier et même des panneaux décoratifs pour la salle à manger de la Coupole. Sa collaboration avec Paul Poiret lui permet de réaliser aussi des bouteilles de parfum. On retiendra la fiole du parfum Arlequinade. Enfin elle réalise des poupées.

En ce qui concerne ses poupées, elle les fabrique à partir de 1915. Ce sont d’abord des poupées-portraits en papier mâché peintes en rouge, noir et or. Elles sont recouvertes de tissus en laine, de cuir de chevreau ou de métal avec des yeux en perles de verre. Elle fit alors des portraits de Maginot, Poincarré, Trotsky, Poiret, Joséphine Baker et même Guillaume Apollinaire . Pour la remercier, il lui disait des vers. Au commencement, elle cédait ses poupées pour 60 francs puis elle finit par les vendre 1000 francs. La gentille Suzanne Valadon me fit aussi une commande. Tu prends trop bon marché ! Me fit-elle. Et elle me donna 500 francs de plus.

A son arrivée Montparnasse elle fonde une académie russe que fréquentent les peintres lorsqu’ils ne sont pas au Dôme ou à la Coupole. C’était avant tout un lieu de liberté pour échanger des idées sur la peinture en général et la création en particulier. Lorsque la Grande Guerre éclate, Marie Vassillieff ouvre une cantine dans son atelier. L’ambiance est festive, si l’on en croit le dessin qui montre le banquet organisé le 14 janvier 1917 pour Braque, blessé de guerre.

En 1942, elle quitte Paris et s’installe à Cagnes sur Mer. Ses œuvres sont plutôt joyeuses et colorées, d’autres se rapprochent de thèmes bibliques. Elle s’inspire ainsi des icônes russes traditionnelles. Aujourd’hui sont atelier accueille l’association Aware qui se préoccupe des femmes artistes.

Marie Vassilieff artiste russe à Montparnasse

Véronique Proust