Salon littéraire dans l’hôtel de Verrüe. La marquise de la Verrue recevait dans son hôtel de la rue du Cherche-Midi au milieu de ses livres et ses tableaux. Voltaire ou Helvetius, se plaisaient à converser avec les bibliophiles au cours des dîners philosophiques qu’elle organisait en son hôtel.
Cette veuve qui a rendu fou jadis le duc de Savoie Amédée de Sardaigne s’installe à Paris rue du Cherche-Midi Après s’être enfuie de Savoie de manière rocambolesque, elle retrouve une vie calme et se passionne de littérature. Aussi fréquente-t’elle les gens de lettres qu’elle séduit par son esprit. De plus, elle noue des relations durables avec les philosophes de son temps. Puis, elle se lie avec un magistrat collectionneur Jean-Baptiste Glucq, qui prétend l’avoir épousé secrètement.Il partage avec elle son goût des beaux livres et des objets rares.
La marquise qui possède une fortune considérable grâce à la banqueroute de Law, se passionne pour la peinture de Watteau à qui elle achète une trentaine de toiles. Elle achète quantité d’autres tableaux essentiellement des peintres flamands et hollandais. Par ailleurs, elle reçoit dans son hôtel d’Hauterive appelé grand hôtel de la Verrue. Disparu aujourd’hui, cet hôtel possède une annexe, le petit hôtel de la Verrue. On peut encore admirer la belle façade sur le boulevard Raspail.
Ainsi, la comtesse tient salon au milieu d’une immense collection de toiles de Lancret, Watteau, Rembrandt, Rubens ou Van Dyck. Par ailleurs, on trouve aussi toute sorte de vitrines avec des médailles et des chinoiseries. Elle anime des conversations bibliophiles dans son salon donnant par deux grandes baies sur un jardin qui s’étend des Carmes jusqu’au Luxembourg. Les murs sont ornés de près de 18000 ouvrages contenus dans une bibliothèque à marqueterie Boulle.
Elle achète sans compter en se faisant conseiller par le bibliophile Rothelin. Ainsi, elle constitue ce qu’on considère à l’époque comme la plus grande bibliothèque d’Europe. Par exemple, on y trouve des romans mais aussi les ouvrages scientifiques. Ceux des grands savants de son temps comme Fontenelle, Réaumur ou Maupertuis y figurent. Voltaire vient souvent consulter les ouvrages choisis avec soin par la marquise. ,
Puis elle reçoit aussi l’abbé Terrasson qui vient de traduire l’Illiade. Passionné d’antiquité, ce prêtre philosophe vient d’écrire une fiction égyptienne aux connotations maçonniques. Cet écrit influenceront notamment Mozart dans la Flûte enchantée. Viennent se joindre à cette petite équipe de bibliophiles collectionneurs le marquis de Lassay, Marivaux, Helvétius, Fontenelle et Duclos pour qui la marquise organise des dîners philosophiques.
Pour découvrir cet hôtel : http://www.europexplo.fr/la-rue-du-cherch…di-visite-guidee/