Shakespeare monument national britannique. Ce grand auteur a écrit 37 pièces historiques et dramatiques. Elles révèlent une puissance de la langue et une finesse absolue sur la perception de l’être humain.

Ce dramaturge du XVIIe siècle est un monument national britannique à qui l’on doit 37 pièces de théâtre. Pour autant, plusieurs doutes planent sur sa biographie telle sa date de naissance, son activité entre ses 21 et 28 ans. Le doute plane même sur la paternité de ses pièces. Né sans doute le 23 avril 1564, il est l’aîné d’une famille de 8 enfants. Son père est un commerçant gantier qui a épousé une femme assez riche. Il est aussi un militant catholique dans une Angleterre protestante. Par ailleurs, il encourage la pratique des arts dans son foyer, si bien qu’un des frères de William sera aussi acteur.

William se marie précipitamment à 18 ans avec une jeune femme de 26 ans qui met au monde 6 mois plus tard une fille, Suzanne. Suivront en 1585, deux jumeaux.

Puis, entre 1585 et 1592, on perd la trace de Shakespeare durant une période qu’on appelle « le désert Shakespearien ». Plusieurs légendes courent sur cette période, mais l’hypothèse retenue est qu’il devint précepteur chez un seigneur connu pour ses convictions catholiques. En 1592 il joue dans une troupe pour le compte des divertissements de la reine. Puis son successeur, Jacques Ier Stuart, rachète la troupe. Cette dernière prend le nom de King’Mens car les acteurs sont essentiellement des hommes. C’est cette même année que Shakespeare commence à avoir de la notoriété presque malgré lui. En effet, Robert Greene écrit contre lui un pamphlet en qui l’accuse de plagiat en le traitant de corbeau parvenu. Et tout Londres porte ses regards sur ce jeune auteur.

Il faut dire que de 1590 à 1598, Shakespeare écrit surtout des pièces historiques telles Henry VI écrite en trois parties et de Richard III. Pour se faire, il s’inspire de biographies contemporaines pour décrire la période qui couvre la mort d’Henri V, la bataille d’Azincourt et le traité de Troyes. Et ces premières pièces lui assurent un assez grand succès dans une Angleterre élisabéthaine très patriotique. Puis il continue en écrivant des pièces qui se passent en Italie, ce qui lui permet de parler du pouvoir sans parler du roi d’Angleterre. Parmi ces pièces, on peut citer Les Deux gentilshommes de Vérone, Le Songe d’une nuit d’été, Roméo et Juliette.

Shakespeare obtient beaucoup de succès et devient riche. A une époque où les droits d’auteurs n’existent pas, le dramaturge tire ses revenus de ses 10% d’actions de la troupe. Or, la demande de divertissements théâtrales est telle à cette époque, que la troupe peut jouer deux fois par jour. Ceci modifie la pratique théâtrale en ce sens que pour déployer l’inspiration, on écrit certaines œuvres de façon collective. Ainsi Shakespeare achète une très belle maison à Stratford où son épouse Anne élèvera ses trois enfants. La demeure est aujourd’hui le musée Shakespeare. En 1599, la troupe est obligée de déménager et s’installe au Globe, un théâtre à ciel ouvert situé au sud de la Tamise.

A partir de cette époque, Shakespeare écrit des pièces dramatiques mais aussi des comédies. Il écrit entre autre Jules César, Hamlet, la nuit des rois, Tout est bien qui finit bien, Le Roi Lear, Macbeth, Antoine et Cléopâtre. Pour cette dernière pièce, il s’inspire de Plutarque qui vient d’être traduit en anglais. Voilà pourquoi on l’accuse de plagiat. Mais l’auteur démonte la théorie de Plutarque qui fait de Marc-Antoine la victime d’une femme fatale. En effet, il préfère transcender le sujet en racontant la rencontre entre la noblesse et la mort.

En 1613, il se retire à Stratford et meurt 3 ans plus tard, à l’âge de 52 ans.

Vers 1855, aux États-Unis, lorsque on redécouvre Shakespeare, plusieurs questions remontent à la surface. Comment ce fils de gantier a-t’il pu avoir autant de connaissance sur l’histoire, la littérature classique. Peut-on expliquer la richesse de son vocabulaire alors que son passage à l’école et l’université n’est aucunement attesté. Comment a-t’il pu s’informer de tous les détails du monde italien qu’il décrit dans ses pièces ? On a à peine quelques signatures qui sont plutôt des gribouillis peu inspirants. Il faut reconnaître que la censure était omniprésente et que ces pièces qui ne parlent que de monarques absolus et de princes assassinés ont de quoi vous mener tout droit en prison. Aujourd’hui on connaît 78 prétendants susceptibles d’avoir écrit les pièces de Shakespeare. Et la parenthèse sur la paternité de l’oeuvre du dramaturge est loin d’être fermée.

Shakespeare monument national britannique