Simone de Beauvoir conférence. Cette conférence littéraire retracera le parcours intellectuel et littéraire de cette femme engagée. Nous l’évoquerons à travers des lectures, documents et photographies d’époque.

SIMONE DE BEAUVOIR PIONNIÈRE DE L’EMANCIPATION FEMININE

Cette femme nous livre des romans remarquables sur l’émancipation féminine. Par ailleurs, sa liaison très libre  avec Jean-Paul Sartre, la hisse au rang des femmes libres du XXe siècle. Celles qui choisissent de vivre de leur écriture et de dire ce qu’elles pensent. Celles qui préfèrent aussi de ne pas se marier.

Simone de Beauvoir naît à Paris le 9 janvier 1908 dans une famille bourgeoise. Elle fait ses études dans des établissements catholiques et commence à écrire dès l’âge de 15 ans. Ses amies d’école qui trouvent qu’elle travaille beaucoup, la surnomment le « Castor ». Ce surnom lui restera toute sa vie.

On connaît son histoire grâce à son autobiographie qui se déroule en trois volumes. Ce sont d’abord, Mémoires d’une jeune fille rangée, puis La Force de l’âge et ensuite La force des choses. Tous ceux qui la connaissent et la lisent, sont frappés par la vivacité de son ton et son franc-parler qui se reflètent sous sa plume. En effet, sa littérature est vivante et stimulante comme sa conversation.

SIMONE , CASTOR DE L’ECRITURE

A Zaza, cette amie qu’elle aimât beaucoup, elle raconte sa rencontre avec Jean-Paul Sartre. Elle-même, dit-elle, était Sorbonnarde alors que Jean-Paul Sartre était Normalien. La côte de cette formation était considérable  à l’époque et Simone en convient : sa culture était bien plus considérable. En fait, elle rencontre Jean-Paul Sartre par son ami ami René Maheu, pour qui elle a un premier béguin. René et elle travaillent à la Bibliothèque Nationale. Une amitié naît. Mais René est marié. Ce dernier a un jour l’idée de présenter son amie au philosophe Jean-Paul Sartre. Elle écrit alors à Zaza : Ce n’est pas un emballement rapide croyez-moi. Je me suis rendue lentement, sans le vouloir, parce que cette grandeur s’imposait à moi et j’avais décidé de la reconnaître sans en être émue…

Elle sait tout de suite qu’il est le jumeau dont elle a besoin.

La mort prématurée de Zaza la plonge dans un grand désarroi mais la révèle aussi à l’écriture,  ce qui, dans son milieu très stricte est assez mal venu. Elle choisit aussi de ne pas se marier. Enfin elle choisit de vivre de son écriture…Bref, c’est une femme moderne, une grande pionnière.

UN COUPLE PEU ORDINAIRE

La grande nouveauté dans cette relation de couple, c’est que Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir établissent un pacte. En effet, ils se disent l’un l’autre que leur amour est nécessaire mais qu’il ne doit pas être exclusif. Ils seront ensemble pour toujours mais auront d’autres amours, peut-être, ce qu’ils appelleront leurs « amours contingentes ».

Du coup s’établit entre eux une relation libre qui passe aussi par une relation de travail. Par exemple, quand Jean-Paul écrit, il corrige son texte six ou sept fois, et il le soumet systématiquement à Simone.

Simone de son côté écrit beaucoup. Tout le temps à vrai dire…

De sont écriture ressort un sens assez vif de la pensée. Ses idées son claires, ses concpets finement énoncés. On a presque l’impression d’entrer dans une conversation légère avec elle, alors que ce qu’elle dit est finalement assez grave. Tout le monde s’accorde à reconnaître cet exploit.

SIMONE DE BEAUVOIR ÉCRIVAIN ENGAGE

L’engagement politique de Simone est difficile. Tout d’abord, Jean Paul Sartre et prisonnier pendant la Guerre et elle s’inquiète pour lui. Puis, pendant l’Occupation, l’attitude du couple est plutôt rangée du côté de l’attentisme, ce qui leur sera beaucoup reproché par la suite.

Une chose est sûre, c’est que la haine de Simone pour tous les travers de la bourgeoisie la guide vers des idées plutôt communistes. Mais elle se ralliera vers le socialisme pour ne s’intéresser finalement qu’à la seule condition féminine.

 Pendant la Guerre, le coupe fonde une revue, la Vie Moderne qui a pour but de faire en sorte que la vie intellectuelle soit présente dans la société française. Plusieurs écrivains y participent. Pour exemple, Jean Genet, Samuel Beckett, Nathalie Sarraute, Jean Paulhan, Raymond Aaron. Mais dans le fond, c’est Simone, lectrice implacable, qui fait vivre la revue.

SIMONE DE BEAUVOIR ÉCRIVAIN FEMINISTE

A la fin de la Guerre Simone de Beauvoir cherche sa voie dans l’engagement, ce qui est très compliqué pour une femme même agrégée.  Elle écrit alors un livre percutant, sans pour autant vouloir militer pour le féminisme. Le Deuxième Sexe qui la rendra célèbre n’a pour idée que d’établir un état des lieux de la situation de la femme dans la société moderne. Le titre lui-même, explique bien que Simone de Beauvoir déplore que l’homme ait toujours rangé la femme au niveau du sexe. Par ailleurs, elle remet en question la notion d’amour qui, selon elle, met la femme au pied de l’époux comme une adoratrice. A travers ses exemples, de Thérèse d’Avila à l’écrivain Colette, elle rend la lecture de son livre très accessible et facile à lire. De cette façon, elle nous emporte dans son monde et sur ce qu’elle a à nous dire.

SIMONE DE BEAUVOIR

Simone n’accuse pas les mères mais dit simplement que ces dernières habituent dès la petite enfance leur petite fille à la soumission. Par exemple, on encouragera l’enfant garçon à jouer avec son biberon et faire des « coups ». Au contraire, on demandera aux filles de rester à leur place. Par la suite, les femmes devenues adultes, resteront à cette même place et sous la dépendance du mari. Mais on ne rémunèrera jamais le travail ménager et les soins qu’elles porteront à leur famille .

En fait, selon Simone de Beauvoir, tout est une question de vie privée gratuite et vie publique rémunérée, dont seuls les hommes ont l’accès. Et, après l’éducation des enfants, la femme qui a environ 40 ou 50 ans, n’a que très peu de moyen d’accéder à une formation ou un métier.

 LE DEUXIEME SEXE

Simone de Beauvoir  écrit le Deuxième Sexe en 1949. A ce moment là, quantité d’hommes se révulsent de son livre. Simone est assez déçue car même les hommes de Gauche ne la soutiennent pas. Ces derniers considèrent que la lutte des classes passent avant la lutte des sexes. Simone comprend qu’elle n’est décidément pas faite pour la politique. En revanche, le public américain, aguerri par les mouvements suffragettes, l’accueillent avec enthousiasme.

A partir de là, Simone de Beauvoir portée au rang des grandes féministes du XXe siècle aura un succès planétaire. Et les femmes qui auront conscience de l’injustice qui leur est faite, se rassembleront.

Simone de Beauvoir conférence.