Visite de l’église saint Augustin de Paris. Symbole du Second Empire ce chef-d’oeuvre de Victor Baltard a été construit entre 1860 et 1861. C’est aussi l’une des rares églises de Paris a posséder une structure en fer qui la dispense de contreforts. De style pseudo-byzantin, elle devait abriter les cendres de Napoléon III et sa famille. Mais l’empereur mort en exil repose finalement en Angleterre.

L’église saint Augustin s’inscrit dans les travaux d’Haussmann sous Napoléon III et l’agrandissement de Paris. En effet, avec la révolution industrielle, la population de la capitale augmente et passe de 500 000 habitants en 1800 à près de 2 millions en 1900. Il faut donc de nouvelles paroisses dans les nouveaux arrondissements parisiens. Près de la rue de la Pépinière où poussaient les orangers de Versailles sous Louis XV, se trouvait un terrain miséreux appelé la Petite Pologne. Haussmann va y tracer le large boulevard Malesherbes et le boulevard Haussmann, qui formeront à leur croisement une place triangulaire.

C’est sur ce triangle que Victor Baltard construit une église aux allures byzantines et aux proportions gigantesques: 100 mètres de long que 80 mètres de haut. L’usage du fer lui a permis cette performance, en consolidant et en favorisant de larges volumes. L’intérieur a des allures de cathédrale byzantine, alors que son dôme rappelle plutôt saint Pierre de Rome. Pourtant, les triples baies de tribunes rappellent les formes des fenêtres de sainte Sophie de Constantinople. Le choeur orné d’une coupole rappelle aussi le mode byzantin . L’usage de la dorure sur certaines peintures et le ciborium en fonte doré est un autre écho à la magnifiscence byzantine.

Par ailleurs, les vitraux partiellement peint de motifs d’entrelacs, laissent filtrer une belle lumière sur la nef majestueuse. Sur les côté, des anges en fonte polychrome scandent la nef. On a magnifiquement sculpté d’ornements les luminaires et  les balustres du choeur. Des vitraux en grisaille ou colorés illustrent la vie de saint Augustin et d’autres saints. Enfin, c’est Bouguereau qui a réalisé les fresques de la tribune de l’orgue.

Saint Augustin est aussi une paroisse prestigieuse. C’est l’église de Tante Léonie, dans la la Recherche. Et dans Un amour de Swann, Marcel Proust trouve que l’église « donne à cette vue de Paris le caractère de certaines vues de Rome par Piranesi. Située non loin de la plaine Monceau, elle accueilla de nombreux paroissiens illustres de l’époque impériale. C’est aussi dans cette église que le bienheureux Charles de Foucauld se convertit. Devenu prêtre en 1901, il célébra plusieurs la messe dans cette église.

Enfin la façade a fait l’objet de restauration (2019) de grande envergure. Non seulement les sculptures ont été nettoyées et restaurées. Mais les tableaux de lave émaillés de Jean Paul Balze ont été également nettoyées. Occasion pour nous de visiter cette église et d’évoquer l’histoire du quartier et de ses paroissiens célèbres.

Visite de l’église saint Augustin: Conférence et visite disponible tous les jours sauf le dimanche.

Renseignements au 01 42 80 01 54

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