ZADKINE UN SCULPTEUR DE MONTPARNASSE

Cet artiste russe est né à Vitebsk en 1890. Son père l’envoie très tôt en Angleterre pour étudier la sculpture sur bois. Puis, il arrive à Paris en 1909 avec une pierre qu’il décide de travailler pour sortir de la sculpture sur bois. C’est ainsi que Zadkine fait partie de ces artistes qui émigrent à Paris au début du XXe siècle. Très vite, il fait partie de l’avant-garde de Montparnasse. Puis il passe par la Ruche qui ne lui plaît guère. Et il devient ensuite l’ami d’Apollinaire et de Max Jacob, mais aussi de Modigliani.  Ils partagent ensemble une vie de bohème. Enfin, il s’installe rue d’Assas et réalise de très belle œuvre comme son Prophète du musée de Grenoble. L’archaïsme et l’art africain l’attirent alors fortement comme beaucoup d’artistes de son époque. Et lorsqu’ il arrive à une impasse, il revient à l’art archaïque.

LE MUSEE DE LA RUE D’ASSAS

Zadkine y a vécu presque 40 ans. Le jardin l’inspirait et au cours de sa rénovation, on a beaucoup mis son oeuvre à l’honneur. En effet, la pierre ou la roche ont une texture particulière qui est plus pérenne que le bois. Ce rapport entre la sculpture sur bois et celle de la pierre  hantera notre artiste toute sa vie. Et ses œuvres s’en ressentent.

Jean Christophe Bailly a, à ce propos, une phrase très pertinente sur son œuvre: Les pierres nomment en silence le lieu qu’elles forment.

En même temps, le sculpteur est très lié à l’activité littéraire de son temps. En 1919, deux gravures sur bois sont reproduites dans la revue Les soirées de Paris à laquelle collabore son ami Jean Cassou. Mais c’est surtout à partir des années 60 qu’il participe à l’illustration de textes littéraires et poétiques. Il illustre l’Apocalypse de saint Jean. Il rencontre Giacometti et Germaine Richier.

ARTISTE ENGAGE

En 1914 il s’engage volontairement au 1er régiment étranger comme brancardier. Affecté au service des ambulances, il réalise de nombreuses aquarelles. Puis, au cours de la Seconde Guerre Mondiale, en juin 1941, il s’exile volontairement aux États-Unis,  pour échapper à la folie antisémite des Nazis. Là, il enseigne la sculpture. C’est dans ce cadre qu’il réalise pour la ville de Rotterdam  la sculpture La ville détruite. Puis, dans les années Trente, il adhère à une convention plus spatiale de la forme et intègre la notion des vides et des pleins dans les masses de sculpture.

Zadkine, un sculpteur de Montparnasse…Zadkine meurt en 1977 et sa veuve garde ses œuvres pour les donner finalement à la Ville de Paris en 1977. L’atelier de la rue d’Assas devient le musée Zadkine.