Sissi une impératrice solitaire. Cette impératrice éprise de liberté détestait le protocole de la cour de Vienne. Elle sentait aussi la fin proche de l’empire austro-hongrois et de toute une époque. Les deuils successifs qui ont ponctué sa vie l’ont un peu plus plongé dans le chagrin et la solitude.

  

Lorsque Maximilien duc en Bavière apprend que l’empereur d’Autriche demande sa fille ainée en mariage, il s’apprête à le recevoir avec fébrilité. Le lendemain, François Joseph, âgé de 24 ans, se rend au château de Possenhofen et on lui présente Hélène. Mais  c’est Elisabeth, la cadette, qui lui plaît le mieux. Et le soir même, Maximilien apprend que l’empereur a changé d’avis, il épousera Sissi. Puis tout va très vite, le lendemain le mariage est annoncé, Elisabeth n’a que 17 ans.

 

Après son mariage avec François Joseph, Sissi apprend à vivre à la cour de Vienne Mais cette femme élevée dans la splendeur naturelle des montagnes de Bavière, souffre de la vie ultra protocolaire de la cour de Vienne. Elle est très vite entourée d’intrigues, de préjugés et surtout de sa terrible belle-mère, grande prêtresse de l’étiquette.  En effet, au premier dîner de gala, Sissi ôta ses gants pour dîner. L’archiduchesse Sophie dépêche aussitôt une dame d’honneur pour lui donner ordre de remettre ses gants. Sissi refuse.

 

Dès lors elle ne cessera de vouloir s’évader de ces restrictions impériales. Elle se lie d’amitié avec les forêts et les bois, l’aurore et le crépuscule et part faire de grandes courses de cheval. Son allure élancée et ses mouvements nobles ont une grâce à la fois royale et naturelle. Par ailleurs, sa sveltesse agace les opulentes viennoises. Car ce qu’on demande à Sissi s’est avant tout des grossesses et un héritier. Ce qu’elle offre après 4 ans de mariage par la naissance de Rodolphe, qui suit deux sœurs ainées.

 Sissi une impératrice solitaire

Mais elle n’aura pas la chance de connaître le bonheur de la maternité. En effet, Rodolphe lui est aussitôt enlevé pour être élevé par des officiers. Pour autant, Sissi rêve de servir son époux et son pays et déborde de grâce et de générosité à chaque apparition publique. Mais très vite, elle prend conscience de la haine que l’empire autrichien inspire. A Venise, lors de la visite officielle du couple impériale, la noblesse refuse de venir les saluer. Puis elle prend aussi conscience de l’animosité de la Hongrie.

 

Enfin, après la défaite de Solférino contre Napoléon III , l’empire essuie un désastre. Et Sissi craint pour l’intégrité de l’empire et ce qu’elle lèguera à son fils. Puis c’est la défaite de Sadowa, la montée en puissance de la Prusse de Bismarck et l’assassinat de Maximilien. Sissi comprend qu’il n’y a plus d’espoir pour l’Autriche. Et l’archiduchesse continue à vouloir séparer son fils de cette bru qu’elle juge mal élevée. Alors Sissi se dit que pour que son ménage reste uni moralement, il ne doit pas l’être physiquement.

 

C’est alors l’impératrice errante. Elle cherche en vain un lieu pour le repos de son âme. De Schönbrunn à son pavillon de chasse de Lainz ou son trainon de Gödollo, elle ère de mois en mois. A Paris, elle reçoit le président de la République, Jules Grévy qui est un homme très fin. Il la félicite du mariage de son fils Rodolphe en disant « A vous voir madame, on vous prendrait pour la fiancée ».

 

On lui attribue une tendresse passionnée pour Louis II de Bavière son cousin. On pense aussi à une liaison avec le comte Andrassy. Mais aucune preuve ne permet de faire la part des choses et constitue plutôt sa légende. Pour oublier toute sorte d’accusation, Elisabeth pratiquait tous le sport, l’équitation, la marche ou la gymnastique. Cela ne lui permet pas pour autant de souffrir de la fin tragique de ses proches. En effet, après la mort de sa sœur, la duchesse d’Alençon, brûlée vise au bazar de la Charité, c’est au tour de son cousin Louis II, mort noyé. Enfin, la mort mystérieuse de son fils à Mayerling. Son sourire est désormais toujours teinté d’amertume. Mais son intelligence est grande : elle est visionnaire et sent que l’Europe va s’effondrer.

 

L’assassin qui lui perce le cœur sur le quai de Genève le 10 septembre 1898 croit tuer le pouvoir absolu. Mais Elisabeth est désarmée contre lui car elle a toujours refusé de porter ce qui rappelle le pouvoir.

 Sissi une impératrice solitaire