César des Fers aux Compressions et Expansions. Cet artiste majeur que nous connaissons par son pouce géant, mais qui a beaucoup à nous dire.

C’est dans un quartier populaire de Marseille, Belle-de-Mai, que Cesar est né avec sa sœur jumelle en 1921. Son père tient un bar mais son avenir est ailleurs. La vie d’artiste l’attire. Mais s’il prétend être un autodidacte absolu, ce qu’on veut bien croire, il n’en suit pas moins la formation de l‘Ecole des Beaux-Arts de Marseille. Il intègre cette école en 1943. Sa vocation est la sculpture mais ce métier demande non seulement du matériel mais aussi des matériaux.

La réflexion de Cesar se tourne de suite vers cette problématique. En effet, la sculpture d’après-guerre est encore tournée vers le bois, la pierre, le bronze ou la fonte. Cesar n’a pas les moyens de se payer ces denrées chères et cherche dans les terrains-vagues. La France de cette époque en pleine reconstruction urbaine. S’il s’agit de découvrir là un nouveau matériaux, c’est aussi un moyen d’y trouver une nouvelle réalité. Cette France qui construit et qui jette….

En 1949, il s’initie à la soudure ce qui lui permet de travailler ces nouveaux matériaux que sont les rebus métalliques de ces terrains-vagues. Fini l’image d’un artiste en blouse blanche maculée de plâtre, Cesar arbore désormais la silhouette d’un ouvrier d’usine Renault. Mais Cesar est un artiste. Avec sa maîtrise de la soudure, il contraint les formes qu’il a dégotées pour en construire de nouvelles. C’est le début de la série des fers.

Le travail de la soudure lui permet de réaliser des œuvres poignantes, d’une intensité nouvelle. Ainsi, avec son travail de soudure, il décrit à sa manière un monde industriel en marche, un paysage urbain fait de fer et fonte. A la fin, ses compressions seront tellement abouties qu’elles donneront les trophées que brandissent les meilleurs acteurs du cinéma en France.

Ses recherches de matériaux le conduisent progressivement de terrain-vagues en décharges. Il y découvre des rebus de voiture et la compression de ces dernières l’inspirent. Il se lie d’amitié avec les Nouveaux Réalistes qui trouvent. Puis il découvre alors la presse hydraulique à Genevilliers. Ainsi, il expérimente la technique des compressions dirigées cette technique en créant des cubes de voitures compressées.

Sa rencontre avec les Nouveaux Réalistes tels que Tinguely ou Niky de saint Phalle est fondamentale. En effet, ce couple artiste aime à faire des sculptures avec les objets qu’il trouvent, sans les travailler et en font des constructions. La rencontre avec Arman sera plus complexe. En effet, cet artiste préfère donner aux détritus une part entière à son travail de compositeur et les traite tels qu’ils sont sans les customiser.

César des fers aux compressions

Véronique Proust