Les Salons littéraires au XVIIe siècle conférence. Ce premier volet du cycle « Salons littéraires » vous emmènera dans le Paris d’après les Guerres de religion. Nous évoquerons cette fièvre littéraire et mondaine, de la Chambre Bleue de la Marquise de Rambouillet à la « ruelle » de Melle de Scudéry. Puis nous évoquerons les romans de madame de la Fayette et les Lettres de madame de Sévigné et tenterons de déterminer le rôle de ces salonnières dans la langue et la littérature française.

SALONS LITTERAIRES OU SALONS POLITIQUES?

Si la marquise de La marquise de Rambouillet organise dans ses salons de véritables joutes poétiques, elle n’en ouvre pas ses portes aux hommes politiques. Certes elle est l’une des premières femmes à prendre en main la sociabilité en imposant des tenues et des mots dans ses salons littéraires au XVIIe siècle. Mais la présence de Richelieu qui devine déjà l’intérêt du dictionnaire de Furetière ou celle du prince de Conti qui sera largement impliqué dans la Fronde, jette un doute sur la spécificité littéraire du Salon. Le Salon littéraire, du reste, doit fermer en 1648 quand la France bat son plein.

Marquise impliquée certes mais largement ouverte à la littérature et aux sonnets du moment. Sa fille, Julie d’Angennes, incarne la bergère de l’Astrée, roman d’Honoré d’Urfé . Les salonnières ont peut-être un rôle politique mais elles incarnent des personnages de roman.

L’AMOUR: QUI SE CONCOIT BIEN S’ENONCE CLAIREMENT

Pour accéder à l’amour, au véritable amour, il suffit d’observer la carte du Tendre élaborée paraît-il en quelques heures par Madeleine de Scudery et ses amis. Son salon littéraire est plus inventif que celui de la marquise. Mais c’est sans compter la grande renommée de celui deNinon de Lenclos

On y organise des jeux de rôle où chacun se dévoile un peu à travers des sonnets et apprend simplement à s’exprimer en public. Cette évolution du salon littéraire montre que les femmes redistribuent les cartes de la sociabilité et demandent habilement aux hommes de les respecter. Il s’ensuit une évolution des mots et des phrases qui tendront à les alléger et les rendre plus poétiques. En ce sens, le salon littéraire du XVIIe siècle n’a pas évolué que dans la stricte mondanité.

SALONNIERES OU ECRIVAINES?

On ne peut pas limiter les salons littéraires qu’à une simple rencontre d’hommes et de femmes d’esprit. Celles qui les tiennent sont aussi écrivains. Et si elles ne le sont pas, elles inspirent les Lettrés. On les appelle les Précieuses du Marais. 

Mais la société littéraire est-elle prête  accueillir? Madame de la Fayette a préféré écrire anonymement.  Madame de Sévigné a dû s’éloigner de la Cour pour pouvoir publier.

MERES ET FILLES

Mieux encore, les femmes des Salons littéraires au XVIIe siècle se transmettent leur savoir de mère en fille. Mais les mères protègent les filles jusqu’à les dégoûter presque de l’amour heureux en leur recommandant la seule vertu. Ainsi, Madame de la Fayette décrit l’amour impossible dans la Princesse de Clèves. En revanche, madame de Sévigné ne réussira jamais à travers ses lettres à détourner sa fille d’un mariage heureux.

Pour les groupes: premier volet du cycle « salons littéraires à paris 4 siècles d’histoire ». (4 Conférences proposées en cycle et disponibles aussi en conférence à l’unité) Renseignements au 01 42 80 01 54