Les femmes artistes maudites conférence projection. Troisième volet de notre cycle sur les artistes maudits. D’Artemisia Gentileschi à Constance Meyer, de Camille Claudel à Frida Kahlo, Jeanne Hebuterne ou Edith Piaf, nous retraceront les carrières de ces grandes artistes maudites.

On pourrait croire que la malédiction des femmes artistes provient de leur statut de femme. C’est souvent le cas, quand on voit qu’elle n’eurent accès à l’école des Beaux Arts qu’en 1898, mais c’est assez réducteur. Les femmes ont eu le même statut que les hommes, longtemps considérés comme artisan, avant de prétendre au statut d’artiste. Mais on a toujours réservé à l’homme la figure de l’artiste maudit.

Pourtant dès le Moyen Age on voit travailler les femmes dans les ateliers de tapissiers, d’enlumineurs ou de brodeurs. Mais elles travaillent sous la direction de leur époux ou de leur père et ne sont jamais à la tête de l’atelier.

C’est le cas d’Artemisia Gentileschi, fille du peintre Orazzio Gentileschi, qui travaille avec ses frères dans l’atelier de son père. Elle est sans doute la plus douée de tous et vouée à une grande carrière. Mais elle est violée, bafouée et torturée par la justice pontificale qui lui intente un procès. Et pour sauver l’honneur de sa famille, on la marie de force à un peintre mineur. Elle terminera sa carrière loin de tout, à Naples où elle mourra. Puis elle sombrera dans l’oubli durant quatre siècle avant qu’on ne redécouvre son œuvre.

En 1777, les choses changent puisque les femmes accèdent au statut « d’artiste libre » et peuvent signer leur œuvre. Mais l’Académie reste réticente et un débat se forme autour de l’idée qu’elle puisse ou non accéder au modèle nu. Par ailleurs, que penser du cas d’Adélaïde Labille-Guiard, immense portraitiste de la fin du XVIIIe siècle ? On l’accuse d’abord comme Elisabeth Vigée-Lebrun de vivre séparément de son mari et de mener une vie immorale. Cependant, elle devient la portraitiste attitrée des filles de Louis XV. Mais sous la Révolution, elle est condamnée à détruire une œuvre représentant le frère du roi, toile qui lui a coûté deux ans de travail. Elle ne s’en remettra pas, cessera un temps de peindre et mourra à l’âge de 54 ans.

Quant à Constance Meyer, grand amour et élève du peintre Prudhon, elle fut toujours accusée de n’avoir aucune créativité et de copier le maître. De désespoir, elle se tranchera la gorge.

Dans les années 1830, l’Église et les traditionalistes entendent bien laisser aux hommes la création et aux femmes la procréation. Autrement dit, aux hommes les grands sujets et aux femmes les petits sujets ou les copies. On les appelait les « Demoiselles copistes » et Cornélie Louis Revest en fait partie. Elle s’en fait même une spécialité et répond aux commandes de l’Etat qui commande des copies de maîtres anciens pour orner les églises.

La malédiction de certaines artiste vient du fait qu’elles se noient dans leur passion. Le cas de Constance Meyer est typique. En effet, elle a toujours vécue dans l’anonymat aux côtés de Prudh’on qui n’a jamais voulu l’épouser. C’est également le cas de Camille Claudel qu’on a souvent accusé de plagier Rodin alors qu’elle était infiniment plus inventive. Par ailleurs elle traitait des matériaux très compliqués comme le marbre et l’onyx.

Jeanne Hebuterne a vécu dans une extrême fragilité aux côtés de Modigliani alors qu’elle était une peintre très talentueuse. Rejetée par la société et sa famille, elle se défenestre le lendemain de la mort de son amant. De même, Edith Piaf ne se remit jamais de la mort de son grand amour Marcel Cerdan.

Mais il y a aussi une forme de martyr dans cette malédiction. Atteinte d’une maladie rare, Edith perd la vue à l’âge de 5 ans. A 20 ans, elle perd le seul enfant qu’elle aura, d’une méningithe. Après la mort de Marcel Cerdan elle s’adonne à la morphine pour calmer sa douleur. Puis elle se remarie et devient alcoolique. Et pourtant sa voix transporte les foules du monde entier.

Martyre également Frida Kahlo qui contracte une polio dans son enfance qui l’handicapera jusqu’à l’empêcher d’avoir un enfant. Puis elle devient infirme, obligée de porter un corset après un accident de bus lorsqu’elle a 18 ans. Toute sa vie elle peindra pour évoquer ces douleurs qui feront de sa malédiction un véritable martyr.

Les femmes artistes maudites conférence projection

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