Cubisme un mouvement d’avant-garde  Picasso, Cézanne, Braque  Juan Gris, Metzinger, Gleizes, Chagall,  Delaunay. Ils forment avec Malevitch et bien d’autres encore un mouvement d’avant-garde présenté de manière magistrale au centre Pompidou.

Tout commence par les recherches picturales de Gauguin et de Cézanne. Le premier invente le synthétisme pictural, le second la défragmentation. Puis la découverte de l’art africain marque tous les artistes qui recherchent les formes primitives. C’est le cas de Derain ou Georges Braque. Leur caractère totémique renvoie à la figuration synthétique d’un symbole humain collectif. Mais il renvoie aussi à des formes universelles.

En 1906, la découverte des statues ibériques  par Picasso, l’amènent à représenter son visage sous forme de multiples cubes. Ces derniers permettent une approche complexe d’une personnalité  qui ne peut se contenter d’une figuration en aplats colorés. C’est là que commence l’immense collaboration et l’amitié entre Braque et Picasso. Ce dernier réalise de superbes toiles dont la géométrie cubique  se noie dans des coloris chauds et des hachures sévères.

Lorsque Braque et Picasso partent à Huerta de Ebro, ils créent des paysages dont la perspective et les volumes illusionnistes disparaissent au profit d’une peinture plane. De retour à paris, les deux peintres réalisent des compositions qui tendent de plus en plus dans l’abstraction. Leurs natures mortes sont désormais traitées dans un cubisme synthétique. On admire évidemment le Broc et violon de braque de 1910 ou le Violon, verre, pipe et ancre de Picasso, du musée de Prague.

Très vite leur art va influencer d’autres artistes qui se font connaître par le biais des Salons des Indépendants. Celui de 1912 est particulièrement riche. Les œuvres de Fernand Léger, Gleizes, Duchamp-Villon sont dévoilées devant un public consterné, épaulé par les écrits oniriques d’ Apollinaire.

On découvre alors comment ce mouvement inspire des peintres tels que  Henri le Fauconnier, Fernand léger, Roger de la Fresnaye, Gleizes ou Metzinger. Ils nous livrent des natures mortes et des portraits qui paraissent éclater le support de la toile par leur couleur et leurs cubes. Ainsi, les Baigneuses d’Albert Gleizes, qui s’inscrivent dans une longue tradition de nus dans un paysage, montrent des silhouettes cubiques qui se meuvent dans un univers bucolique.

Dans le fond, on devine des installations industrielles qui se marient avec leur corps. On peut aussi évoquer Picabia. Ce dernier réalise en 1912, lors de l’exposition de la Section d’or, 13 toiles carrées qui allient le cubisme au futurisme. A cette époque,Chagall   arrive à Paris, et à la  Ruche, il crée des toiles aux formes synthétiques. Elles se rapprochent du mouvement sans y adhérer totalement. Il est aussi représenté dans l’exposition.

En 1913, Juan Gris entre dans la danse et s’impose par ses compositions cubistes. Elles sont faites de bouteille et verre cannelé. Le marchand Kahnweiler en profite pour lui signer un contrat d’exclusivité. L’artiste demeure cependant attaché à la couleur, à la différence de ses coreligionnaires. En atteste sa Nature Morte au livre de décembre 1913 ou ses poires et raisins sur une table. Léopold Survage, peintre russe, s’installe à Paris en 1909, suit ses traces et nous montre des paysages urbains colorés dans la veine de Juan Gris.

Le cubisme se retrouve aussi dans certaines sculptures d’Henri Henri Laurens ou Lipchitz . L’agencement des masses oblige les sculpteur à avoir une toute autre approche du modelage. La construction équilibrée de formes géométriques importe seulement.

Les poètes sont là pour en parler, à commencer par Guillaume Apollinaire qui avait eu la bonne intuition en parlant « d’orphisme ». Cette approche de l’art consiste à jouer géométriquement sur les couleurs à la manière d’un caléidoscope. La lumière s’accroche aux couleurs avec plus ou moins de bonheur mais elle existe. La couleur aussi. Dans ce cadre, il faut évoquer la peinture géométrique et lyrique de de Robert et Sonia Delaunay sont également présents dans l’exposition aux côté des premières toiles de Mondrian. L’accrochage est judicieux. Cependant l’artiste hollandais s’attache à la structure et à la construction des formes avant d’installer la couleur.

En 1919, Blaise Cendrars râle que le cubisme s’effrite. Mais il fait preuve de preuve de pessimisme car le cubisme existe encore dans des formes moins structurelles mais toujours aussi plastiques. Ainsi, on les voit notamment dans les œuvres de Matisse, Mondrian ou Malevitch, qui sont également présents dans l’exposition.