Henri Laurens sculpteur de constructions géométriques et figures féminines

Henri Laurens naît à Paris en 1885 . Il est fils d’ouvrier et n’apprend les rudiments de l’art qu’à travers la taille de pierre des chantiers. Admis dans un cours du soir où « Papa Perrin » l’aide à développer son sens artistique, il acquiert finalement une solide formation.

Comme ses confrères, C’est la sculpture de Rodin qui l’influence. Mais ce qui l’intéresse est avant les masses et leur valeur dans l’espace. Dans ce cadre, sa rencontre avec Braque en 1911 est fondamentale. Ce dernier a déjà produit de nombreuses œuvres cubistes et Laurens est attiré par ces formes.

En 1915 Laurens livre ses premières œuvres cubistes. Elles relèvent plutôt d’une décomposition analytique de volumes agencés de façon géométrique. Cependant, Laurens ne conçoit pas ses sculptures sans polychromie qui selon lui, procure la lumière nécessaire à la vision des masses.. Lorsque ses œuvres sont présentées, elles sont aussi mal accueillies que celle d’Archipenko ou Josef Csaky.

Et pourtant, sa démarche ne saurait être confondues avec celle de ses contemporains. Laurens fera toujours primer le volume à la construction.

Cependant, le travail pictural des cubistes l’influence au point que sa production des années 1916-18 en émane. En effet, la série des Constructions nous montre des assemblages de volumes cubiques qui forme des silhouettes stylisées qui évoluent dans l’espace. Puis, la rencontre avec l’art africain et l’influence de l’œuvre de Lipschitz le détachent progressivement de la forme géométrique. Les figures deviennent naturelles et plus organiques et gagnent en intensité et force poétique.

Un jour, le collectionneur et galeriste Léonce Rosenberg découvre ses œuvres et lui achète quelques sculptures. Il deviendra dès lors son marchand attitré.

Par ailleurs, Laurens dessine sans relâche et colorise ses dessins. Il travaille aussi le bois, le fer, le plâtre qu’il colorise aussi pour mettre en valeur les volumes. Dans ce cadre, sa rencontre avec Giacometti qui colorise également ses sculptures, est fondamentale. Du reste, les deux sculpteurs resteront amis jusqu’au décès de Laurens en 1954.


A partir de 1932, le sculpteur entame une série de sculptures représentant la féminité. Inspiré par l’Antiquité, sa poésie et ses symboles, il produit de nombreuses nymphes et ondines aux formes pleines et épurées. Toujours fidèle au volume, ses figures conservent un caractère monumentale quelque soit leur dimension. Le sculpteur travaille alors aussi bien le marbre que le bronze.

Par la suite le sculpteur reçoit des commandes des commandes importantes. Tel est le cas de la Grande musicienne que l’on peut voir au jardin des Tuileries, La grande sirène réalisée en 1944 ou Amphion dont une version de 4b mètres de haut se trouve à Caracas. La référence à la musique se ressent dans ces figures qui ondoient, se tordent, s’étirent dans l’espace. L’artiste nous livre aussi une réflexion sur le rôle que jouent les masses pleines et les vides dans la silhouette sculpturale.

En 1953, il reçoit le Grand Prix de la Biennale à Sao Paulo. Il meurt à Paris, l’année suivante, le 5 mai 1954.

Henri Laurens sculpteur de constructions géométriques et de figures féminines.

Véronique Proust