DES CRISES ICONOCLASTES A LA RENAISSANCE BYZANTINE CONFERENCE

Au début du VIIe siècle, les Perses dévastent l’Asie Mineure et en 626, ils mettent le siège devant Constantinople. Après la mort de Mahomet en 632, les Musulmans pratiquent la Guerre Sainte. Justinien II est assassiné et ses successeurs tentent tant bien que mal de repousser les Musulmans. Léon III l’Isaurien est le premier à introduire l’iconoclasme en 741. Cette doctrine refuse de reconnaître l’image du divin dans la représentation figurée. Son successeur, Constantin V condamne les images et ordonne leur destruction. Le conflit ne s’apaisera qu’en 787 où l’impératrice Irène rétablit le culte des images. Mais cette question théologique qui refuse d’accorder toute transcendance aux images peintes touchent les trois religions monothéistes.

Il est possible que Léon III ait été influencé par la proximité du monde musulman pour que l’idée même d’une représentation visuelle de Dieu soit odieuse. Mais une des causes de la gravité du conflit, c’est l’accord que les fidèles donnent alors à l’icône. En effet, elle est le véhicule essentiel de la relation du fidèle au sacré.

Cette crise aura une répercution fondamentale sur les icônes et les fresques. Pour exemple, l’église sainte Irène d’Istambul ne possède comme décor mural qu’une simple croix. Mais cette simplicité ne pouvait suffire à la dévotion byzantine. On comprend pourquoi l’enluminure acquière alors ses lettres de noblesse. C’est le cas du psautier Chludov sans doute recopié par un moine, qui illustre le Psaume LXVIII, 22. On y voit le soldat romain donnant une éponge de vinaigre au Christ sur la croix. Cette image illustre la ligne « ils m’ont donné du fiel à manger, et lorsque j’ai eu soif, ils m’ont donné du vinaigre à boire ». Le style archaïsant domine aussi bien les manuscrits que les mosaïques.

La fondation de la dynastie macédonienne en 867 s’accompagne de la fin de la crise iconoclaste. Les artistes se tournent vers l’Antiquité qui redevient la référence esthétique. Les empereurs se préoccupent de la spiritualité et de la réflexion théologique sur le Filioque. Ainsi Constantinople profite du recul de Bagdad pour retrouver son prestige.

C’est sous le règne des Macédoniens et des Comnène que l’on décore les églises et que l’on fonde des monastères. Le plus connu est celui du Le mont Athos. On édifie l’église saint Sauveur-in-Chora  entre 1077 et 1081. Son programme iconographique très évolué, nous montre mosaïques et fresques relatant la vie du Christ. Ces dômes en mosaïque mettent en valeur le Pantocrator et la Mère de Dieu. De même au monastère d’Hosios Lukas construit en Grèce sur la route de Delphes, entre 1011 et 1048, un magnifique Pantocrator voisine avec des mosaïques illustrant la vie de saint Luc.

Parmi les psautiers et manuscrits, il faut citer celui de Grégoire de Naziance qui représente un chef-d’œuvre de la renaissance macédonienne. On y discerne des scènes du Nouveau Testament traitées avec une rare légèreté. A la fin du Xe siècle, certains signes traduisent une évolution. En effet, les fonds d’or se multiplient, les proportions s’allongent, les mouvements sont plus variés, les visages plus sévères.

Les arts somptuaires et la verrerie demeurent encore tributaires de l’Antiquité. En effet, le vase en verre pourpre du Trésor de Saint Marc représente des scènes mythologiques comme le char de Dyonisos. Le même Trésor conserve des calice en calcédoine. C’est également à cette époque que l’on fabrique de très belles couronnes votives.

Des crises iconoclastes à la renaissance byzantine, second volet du cycle de conférence sur l’art byzantin. Le troisième étant et le quatrième. Conférences disponibles dans vos locaux en cycle ou à l’unité au jour et à l’heure de votre choix. Renseignement au 01 42 80 01 54