Dieppe et la naissance des plaisirs balnéaires. Lancée par la duchesse de Berry, cette station balnéaire connut un vif succès grâce à la princesse. Elle sera plus tard suivie par les écrivains, peintres et poètes, qui participeront à l’engouement parisien pour els stations balnéaires.

Les plages de villégiature ne connurent en France qu’un développement assez tardif. En effet, cet engouement pour les loisirs de plage ne commença que sous la Restauration, grâce à la duchesse de Berry. Elle jeta en 1824 son dévolu sur Dieppe et aménagea dans la maison Quenouille. Là, elle peignait, chantait et faisait de la musique, se vêtait en simple paysanne ce qui ahurissait les dieppois. Par ailleurs, elle arborait des bijouw non pas fait de diamants, mais de sculptures d’ivoire, grande spécialité dieppoise.

Le petit port de Dieppe connut un succès immédiat. La duchesse qui ne voulait vexer personne achetait chez tous els marchands qui affichèrent de suite Fournisseur de S.A.R. Madame.

Lorsque la princesse entrait dans la mer, on tirait un coup de canon et son médecin, monsieur Mourgues, lui tenait alors la main comme pour une entrée de bal. Là, elle s’avançait jusqu’à une certaine distance habillée d’une coiffe en taffetas, d’un pantalon et d’un sarrau de laine noire. Cependant les hommes ne désespéraient pas d’apercevoir la blancheur d’un bras ou d’une cheville.

De même le bain du duc de Bordeaux avait lieu tous les jours. Ce fils posthume du duc de Berry, surnommé “l’enfant du miracle” devait malgré son jeune âge prendre un bain tous les jours. Dès qu’il entrait dans l’eau, il criait comme un âne.

La duchesse de Berry se promenait ensuite avec lui, accompagnée de toute une petite cour, des jeunes filles habillées de blanc et le comte de Mesnard et quelques autres comtes. Cette petite cour participa au succès de Dieppe.

Tous les vendredi soir il y a bal aux Bains Caroline. Une année, on y a entendu mademoiselle Mars, une autre, Déjazet.

Les hôtels étaient de qualité, on avait pour deux francs un repas de Gargantua et pour trente francs par mois la plus jolie chambre du monde. Sous l’impulsion de l’architecte Aguado, de nombreux hôtels s’élevèrent. On y voyait le duc de Caylus, la baronne de Grandmaison ou la duchesse de Castries qui se promenait en chaise à porteur.

Progressivement la cour se déplaça à Trouville, tant vantée par Alexandre Dumas. . Ce hameau normand n’était en 1827 d’un peti port entourée d’une belle campagne environnante. L’auberge de la mère Oseraie avait beaucoup de succès. Elle faisait un prix aux peintres ce qui augmenta son renom. Alexandre Dumas y invita le peintre Isabey mais aussi Paul Huet. Le jour où Alexandre Dumas entra dans l’auberge de la mère Oseraie, Trouville était lancée! Mais elle ne trouvera le véritable succès que sous Napoléon III.

Dieppe et la naissance des plaisirs balnéaires.

Véronique Proust