Don Juan d’Autriche une destinée romanesque. Ce fils naturel de Charles le Quint d’abord destiné à une carrière ecclésiastique devint un grand militaire. C’est lui gagna la célèbre bataille de Lépante contre les Turcs en 1571 et qui sauva l’Europe de la menace turque. Pour autant, il fut écarté du pouvoir et mourut dans des conditions obscures.

 Le 21 septembre 1558 Charles Quint quitte ce monde, l’on découvre dans son testament qu’il destine son bâtard Geromino à la vie religieuse. Mais il ajoute que s’il préfère prendre les armes, qu’on lui en donne les moyens sous forme de pension. Personne ne savait l’existence de cet enfant dont on ne connaissait même pas la mère, excepté Philippe II. Il s’agissait sans doute d’une belle lavandière, Barbe Plumberger, que Charles Quint connut quand elle avait 17 ans. Brantôme réfute cet argument et fait de la mère de Dom Juan d’Autriche une noble dame flamande.

 Sans qu’on ait aucune preuve, il semble que la piste de Barbe Plumberger soit aujourd’hui la plus reconnue. Charles Quint lui avait accordé une pension qui lui permettait d’accueillir 16 domestiques et 2 demoiselles d’honneur et s’était toujours refusée de se rendre en Espagne. Mais lorsqu’elle perdit ses atouts et sa beauté, elle se retira, se confit en dévotion et mourut en 1597. Quant à l’empereur il voulait voir son fils établi avant de mourir. Il le confia à un joueur de viole nommé Massi, puis à un gentilhomme de la Chambre, Dubois. Ainsi, Don Juan allait avoir 3 pères : Charles Quint, Massi et Dubois.

 Mais le futur gagnant de la bataille de Lépante mena une vie sauvage en compagnie des gamins de village. Alors Charles Quint mit fin à cette école buissonnière et fit chercher son fils pour le confier à un vieux colonel castillan nommé Quijada. Et ce dernier était marié à une femme extraordinaire, Dona Magdalena. Elle enchantera la formation du jeune adolescent. Cette femme de rare mérite avait un cœur d’or et servit de mère au jeune enfant. Puis en 1558, Charles Quint retiré au monastère de San Yuste, tira sa révérence. Dès ce jour, Dona Magdalena traita le jeune homme avec déférence et quand il était dans la même pièce qu’elle, elle lui tendait un fauteuil et elle s’asseyait par terre.

 Mais Philippe II revenait de Flandres et avait décidé de reprendre les rênes de l’Espagne. Il chercha de suite à rencontrer son demi-frère. Et il lui révéla avec déférence qu’ils avaient tous deux le même père. Puis Philippe II le logea dans un hôtel particulier et on lui donna à la Cour le titre d’Infant. Mais le roi d’Espagne voulant respecter le vœu de son père dirigea son frère vers une carrière d’ecclésiastique et demanda pour lui un chapeau de pape. Mais il tomba au moment des querelles de préséances d’ambassadeurs entre la France et l’Espagne. Et le pape donna préférence à la sainte fille de Rome, la France.

 Mais cette déconvenue arrangea Don Juan qui se sentait un homme de terrain. Il profita de l’insurrection de Barcelone pour se distinguer. Puis il rejoignit Ségovie et rencontra la reine qui l’admit à sa Cour. Le roi Philippe II reconnut ses capacités et lui confia l’amirauté des flottes espagnoles. Trois ans plus tard le jeune amiral gagnait la bataille de Lépante en ayant rassemblé avec brio les flottes d’Espagne, Rome, Venise et Malte. Mais en même temps à la Cour, l’infant Don Carlos s’évérait un être dégénéré qui nourrissait à l’égard du roi son père une haine farouche. Il demanda à Don Juan de l’aider à s’évader de la  qu’il ne supportait plus.

 Don Juan crut bon de prévenir son demi frère le roi d’Espagne qui se senti menacé. Il fit arrêter Don Juan e 18 janvier 1568. 8 jours plus tard ce dernier mourait dans des conditions inexpliquées. Les historiens ne sont pas d’accord mais force est d’accueillir les chroniques de Brantôme qui, à cette époque, prônait l’empoisonnement.

 Don Juan d’Autriche une destinée romanesque