Le mobilier d’argent de Versailles conférence. La mode du mobilier d’argent gagnait toutes les cours européennes au XVIIe siècle. Mais à Versailles, elle atteint son paroxysme. Tables, miroirs, balustrade étaient en argent, y compris le trône du roi. Ils contribuaient à mettre en valeur la magnificence du roi et à donner une ambiance lumineuse et ostentatoire à Versailles.

Dès 1664 le roi Louis XIV commande des meubles en argent, ce qu’on appellera plus tard la Grande Argenterie. Ce sont des quantités extraordinaires de tables, girandoles, lustres, cassolettes, qui ornent les buffets de Versailles lors des grandes cérémonies. Le trône lui-même de Louis XIV est en argent, garni de chaque côtés de 8 girandoles d’argent. Il va sans dire que cette profusion de métal blanc participe au faste des cérémonies. A ceci il faut ajouter le jeu des miroirs et des des bougies qui participent à cette ambiance théâtrale toute baroque.

Ainsi en 1669 pour le baptême du dauphin,  trois grands buffets ornés de accueillent 24 bassins, vases et cassolettes. En 1686, le décors pour recevoir les ambassadeurs de Siam est encore plus prestigieux. En effet, on accompagne les délégués de Thaïlande depuis le grand escalier jusqu’au salon de la guerre. Là, le roi les attend devant son trône d’argent, entouré de princes en habits constellés de diamant, émeraudes et rubis.

Dans ce cadre le roi de France donne l’exemple d’un goût pour le mobilier d’argent, Mais il n’était pas le seul. Déjà son épouse Marie-Thérèse d’Autriche avait meublé son appartement du Louvre de meubles d’argent. En effet, cette dernière était une princesse d’Espagne, pays qui bénéficiait d’une quantité extraordinaire de minerai d’argent qui venait du Pérou et du Mexique. Aussi la mode du mobilier blanc était très répandue.

A Dresde, Auguste le Fort cultivait aussi ce goût pour l’argenterie. Lors de la cérémonie de son investiture sur le trône de Pologne, des buffets garnis de vaisselle d’argent ornent les murs jusqu’au plafond. Christine de Suède possède un trône en argent et l’on trouve des meubles d’argent dans toutes les grandes cours. Anne Hyde, duchesse d’York possédait une toilette en argent de grande qualité. Les comptes de la Couronne britannique évoquent les centaines de kilos d’argent transformés en rafraîchissoirs à vin et statues en argent qui ornaient les tables royales.

Mais pas de mobilier d’argent sans grand centre artistique. ET de 1650 à 1760, Augsbourg est le grand centre du mobilier d’argent. Des dynasties d’orfèvres fournissent des dessins préparatoires en grand nombre pour toute sorte d’objets. Certains sont spécialisés dans la gravures, d’autres dans la ronde-bosse ou dans le traitement au repoussé. La production était colossale et ce, jusqu’au milieu du XVIIIe siècle.

Seulement voilà, Louis XIV est à cours de monnaie pour financer la guerre. Un matin de décembre 1689, il annonce qu’il va faire fondre sa vaisselle d’argent. Aussi, aux yeux des artistes comme Lebrun qui a dirigé la création de la collection, c’est une perte irréparable. Ainsi, trône, balustrades, candélabres d’argents partent en grande quantité à l’hôtel de la Monnaie pour y être fondus. Les contemporains admirent le détachement du roi, presque sa froideur et par une lettre de cachet il enjoint les évêques à faire de même. Aujourd’hui plusieurs musées conservent encore de très belles pièces à commencer par le château de Rosenborg à Copenhague.

Le mobilier d’argent de Versailles conférence. Pour les groupes, disponible au jour de votre choix. Pour les individuels, prochain cour en ligne vendredi 11 Février 13h00