Liszt et Marie d’Agoult. Leur histoire d’amour défraya la chronique. Mais elle est aussi au cœur du romantisme. En effet, Marie et Franz s’aiment mais leur liaison adultère perdent leur honneur et leur foi à l’égard de leur conjoint qu’ils ont épousé par devoir. Il n’empêche que leur art est magistral et leurs lettres amoureuses, très émouvantes.

Nous sommes à Paris dans des lieux fréquentés par Lord Byron, Alfred de Musset ou George Sand dans un monde littéraire très actif. Frans Liszt va y faire entrer la musique. Nous connaissons les amours de ces écrivains et musiciens à travers des lettres délicieuses qui datent des années 1830. Par exemple, Marie d’Agoult n’avait pas trouvé le bonheur dans le mariage et elle changea quand elle vit Liszt pour la première fois. Une taille haute, mince à l’excès, un visage pâle avec de grands yeux d’un vert de mer où brillaient de rapides clartés semblables à la vague…Liszt apparaissait en société comme l’enfant du siècle, avec ce mépris des conventions et son rêve d’amour universel…Julie d’Agoult n’y résista pas.

C’est à l’occasion de la mort de sa fille que  se confia à Liszt qui lui écrivit une lettre bouleversante. L’amour naquit ainsi qu’une liaison passionnelle et tumultueuse. Marie d’Agout partit avec lui à Bâle pour gagner sans doute l’Italie ensuite. La famille de Marie la supplia de ne pas quitter son foyer pour rien. Mais les amoureux ne voulaient rien savoir. En tout cas, Marie s’est trouvée seule face à ce problème et lorsque Liszt, tout passionné qu’il était, s’en aperçut, leurs relations changèrent.

Marie quitta tout l’univers qu’elle connaissait pour son musicien. Mais ce dernier avait été très molesté et songeait surtout à sa carrière. Aussi s’intéressa-s’il plutôt à ce qu’il devait faire à Lyon et à Paris et aux succès mondains qu’il pouvait recueillir. Par ailleurs, il avait laissé à Genève une famille avec 3 enfants et des besoins qui lui convenait d’assouvir. Pour autant les lettres que nous conservons de Marie mais surtout de Liszt nous montrent qu’il l’aimait. Marie le savait mais elle savait aussi que leur amour était perdu. Aussi, elle ne lui demandant que des égards.

Marie d’Agoult vivait en soumission auprès de cet amant absent qui lui envoyait des vœux d’amour platonique . En 1834, elle lui envoie des lettres. Je veux bien être votre maîtresse mais je ne veux pas être une de vos maîtresses. Elle était restée désirable et lorsqu’à Paris se présenta à elle une âme amoureuse, Marie demande à Franz « une permission d’infidélité ». Liszt refusa.

A travers leurs lettres, on ne sent pas seulement la douleur amoureuse d’un couple mais la vie quotidienne de tout un monde de l’art. Par exemple, on y retrouve Musset, Victor Hugo ou Sainte-Beuve. Et l’on voit bien que ce grand couple amoureux vivait au sein d’un monde artistique et littéraire exceptionnel.