Louis XVI et la mer. Ce dernier Capet malmené par l’histoire était un passionné des techniques et de la marine. Il développa considérablement la Marine Royale, bien conscient du danger des progrès de la Royal Navy. Puis il développa le sports et les expéditions tant celle de La Pérouse que celle de La Fayette pour l’indépendance de l’Amérique.
Louis XVI, loin de ne s’intéresser qu’aux pendules et serrures, était surtout un passionné de marine. En effet, il possédait de nombreux cabinets d’instruments scientifiques maritimes. Mais il se passionnait aussi pour la géographie, ne cessant de consulter les cartes et les globes. Son projet secret était surtout de réfléchir aux moyens stratégiques de défendre la France contre son ancestral adversaire maritime : l’Angleterre. Héritant d’une Marine Royale très dégradée, il dépense sans compter pour concurrencer la Royal Navy. Dès 1774, il nomme Sartine secrétaire d’État à la Marine qui fixe un objectif de 80 vaisseaux et 60 frégates.
Son successeur, le duc de Castries développe les ateliers de constructions et les stockages de bois pour produire les bateaux. Puis il conçoit plusieurs ports comme celui de Cherbourg. Ainsi, Sartine, de Castries mais aussi Vergennes, ministre des affaires étrangères, Furent de grands hommes. Ils donnèrent à la Royale les moyens de lutter contre la Royal Navy pendant la guerre d’indépendance d’Amérique. Dans ce cadre, on retiendra les campagnes de de Grasse à Chesapeake et de Suffren dans l’océan indien.
Mais le fait le plus marquant de l’histoire de la Marine française est l’expédition de Lapérouse. En effet, Louis XVI souhaitait augmenter les connaissances maritimes et compléter les cartes déjà tracées par Thomas Cook. Par ailleurs, le roi avait conscience du danger des découvertes récentes de la marine anglaise. Toutes ces raisons le poussèrent, en juin 1785, à envoyer Jean-François La Pérouse enquêter sur les colonies anglaises de l’Australie et trouver de nouvelles voies de commerce.
Deux bâtiments, l’Astrolabe construit en 1782 au Havre et la Boussole, conçue à Bayonne en 1783 quittèrent le port de Brest. Ils se dirigèrent vers le Chili, avec à bord, 220 hommes. Parmi eux, 17 scientifiques, astronomes, physiciens ou mathématiciens. On a minutieusement préparé l’expédition. On a recruté les meilleurs marins dotés d’instruments scientifiques les plus performants. Ainsi l’on charge les bateaux d’instruments de navigation, matériels de médecine ou horloges marines. On emporte même des ballons aérostatiques servant à déterminer la direction des vents. Des relevés devront être systématiques, même s’ils ont déjà été faits par des expéditions précédentes.
Ils se dirigent vers Hawaï puis l’Alaska où 21 marins périssent, drame qui marque un tournant décisif dans l’expédition. L’expédition acquiert des peaux de loutres et des objets amérindiens qu’ils envoient en France. En septembre 1786, l’expédition se dirige vers Macao. Dufresne repart en France avec des documents liés au commerce des peaux de loutre. Après Macao, les navires font escale aux Philippines. En mer de Chine et en mer du Japon, les cartographes continuent leur travail de marquage des côtes. Barthélémy de Lesseps revient à Paris avec un compte-rendu des documents réunis jusque là.
Après 2 ans de navigation ils atteignent l’île de Salomon où 12 marins laisseront leur vie. Puis ils débarquent en l’Australie, épuisés, avec trois canots perdus à la suite des tragédies du voyage. La Pérouse choisit de faire reposer ses troupes et fait entendre qu’il prévoit son retour en France pour Juin 1789. En mars 1788 les deux frégates quittent la baie de Sidney puis disparaissent dans les îles du Pacifique. On n’aura plus aucune nouvelles d’elles. Les deux bâtiments ont sans doute été victime « d’un coup d’ouest », un vent violent très difficile à contrer. La Boussole s’encastre violemment par l’arrière dans une faille de récif. Puis c’est au tour de l’Astrolabe de s’échouer à jamais. Selon les autochtones, certains ont survécu mais on n’en connaît pas de traces.
L’Assemblée Constituante vote une expédition de recherche mais elle se fait dans de mauvaises conditions. 40 ans plus tard un navigateur irlandais Peter Dillon, découvrit les restes des deux frégates abîmées sur un récif à Vanikoro. Parmi eux, quelques objets comme des boutons d’uniformes ou des morceaux de couteaux. Mais le plus émouvant est la découverte d’un squelette presque entier qu’on appellera l’inconnu de Vanikoro. On l’enterra dans le château de Brest mais les objets donnés par Peter Dillon sont aujourd’hui au musée de la Marine.