L’opéra Comique un écrin inconnu à visiter dans Paris. Ce petit bijou raconte toute une partie de la vie parisienne à la Belle Epoque. Il révèle aussi l’art de Louis Aignan et Henri Gervex, mais aussi Christofle. On y évoquera Pergolèse, Massenet, Bizet, Debussy…et bien d’autres encore.

En plein cœur de Paris et à quelques pas de l’Opéra Garnier demeure un opéra plus petit, tel un bijou caché, l’opéra Comique. Mais l’incendie aura eu deux fois raison de ce bel endroit qui connut ainsi trois salles successives portant le nom de salle Favart. En effet, ce nom évoque celui du couple mythique d’acteur et créateur du XVIIIe siècle. Initialement, on construit la première salle en 1783 à l’emplacement d’une partie du jardin de l’hôtel de Choiseul. Cela a valu au célèbre duc, ministre de Louis XV, de bénéficier de la meilleure loge pour lui est ses descendants ad vitam æternam.

Très vite l’établissement a un succès fou. On y joue des pièces d’opéra comique, un genre à part qui mélange l’opéra et la comédie parlée. Le genre né dans les foires de saint Laurent et saint Germain, eut de suite un caractère populaire. Les forains dialoguaient avec les spectateurs et chantaient des chansons tout en racontant des histoires. On y descelle des premiers noms tels l’écrivain Lesage ou bien le musicien Pergolèse . Mais la querelle s’envenime entre les anciens et les modernes, comme beaucoup d’établissements à cette époque. Peu importe, le public parisien raffole de ces spectacles.

Cependant en 1838, un incendie le détruit en partie et l’architecte Charpentier édifie la nouvelle salle. Il la conçoit confortable dans une ambiance familiale mais aussi moderne, avec une structure métallique. Très vite on joue des opéras de Jules Massenet, Rossini ou Georges Bizet. Ce pour quoi  l’escalier actuel accueille le spectateur par deux figures féminines emblématiques des deux dernier auteurs : Manon et Carmen.

Cependant, en 1887, un nouvel incendie provoqué par l’éclairage au gaz fait 84 victimes et détruit la salle.  Sa reconstruction en 1888 intègre l’électricité. Ce qui fait que la salle Favart est considérée comme la plus moderne des salles anciennes parisiennes. En effet, posée sur des structures métalliques identiques à celles de la Tour Eiffel, elle est la première à être éclairée à l’électricité. En même temps, le bâtiment est conçu comme un palais italien avec ces colonnes extérieures et son grand balcon. Mais à l’intérieur, les peintures d’Henri Gervex  et Louis Maignan rendent un hommage à la modernité de Paris.

Les lustres en bronze de Christofle baignent la salle d’accueil située plein sud. La salle de spectacle conçue à l’italienne est bien plus aérée, ce qui permet aux spectateurs de communiquer entre eux mais aussi, de se présenter au regard. En effet, les Parisiens se rendaient au spectacle non pas pour le voir mais pour regarder les autres. Ainsi, cette salle familiale par excellence, permettait aux familles bourgeoises de présenter leur candidats au mariage dans un lieu luxueux, à l’approche des balcons.

Et les pièces qui s’y jouaient, évoquaient des histoires d’amour aventureuses et bien pensantes qui se finissaient bien, c’est-à-dire…par un mariage heureux.

Visite possible le matin, le lundi, jeudi, vendredi et samedi. Renseignements au 01 42 80 01 54