Raphaël artiste de la Renaissance. Cet immense artiste figure, avec Michel-Ange et Léonard de Vinci parmi les grands génies du Seicento. On lui connait de nombreuses madones réalisées dans un style naturaliste nouveau. On lui doit aussi les décorations du palais des papes à Rome et la décoration des stances. Artiste prolixe, il acheva aussi les travaux de Bramante à saint Pierre de Rome.
Quand on évoque Raphaël, né en 1483, on pense de suite à son autoportrait qui le montre âgé de 26 ans. Son visage est juvénile et sensible. Mais on sent aussi une certaine assurance. Après avoir fait son apprentissage dans l’atelier de son père, il s’installe à Citta di Castello où il reçoit quelques commandes et apparaît dans les documents comme un peintre autonome. A 17 ans, il intègre le prestigieux atelier du Pérugin à Pérouse. Il apprend l’art du dessin et de la fresque. Mais à une époque où l’on privilégie les commandes religieuses et idéalistes, Raphaël introduit une sorte de naturalisme moderne résolument différent.
Du reste, entre 1504 et 1505, il réalise plusieurs vierges, dont la Belle jardinière qui figure comme l’une des plus belles madones naturalistes. Raphaël fait vibrer la lumière sur les costumes aux volumes simples. Et les vierges aux paupières délicatement ourlées ont un regard d’une grande douceur. Ainsi la renommée de Raphaël se répand dans toute l’Ombrie. Et il s’avère être un peintre très recherché. C’est à cette époque qu’il effectue plusieurs voyages en Ombrie. Il visite Sienne et Florence où il a pu voir les œuvres de Léonard. On le recommande même afin qu’il reçoive des commandes prestigieuses. En effet, c’est à cette époque que Michel-Ange, et Léonard travaillent au prestigieux décor de la salle des Cinq-Cents.
Raphaël n’y participe pas mais l’influence des deux grands maître parachève sa formation. Par ailleurs, il reçoit des commandes privées telles que La Madone à la prairie (1508), dont la composition pyramidale est sans doute influencée par Léonard. Ce dernier encourage le jeune artiste et lui fournit quelques dessins qui influencent son style. De façon générale, les vierges de Raphaël sont de moins en moins idéalisées. Elles figurent en pleine nature, le bleu du ciel mettant en valeur la douceur de la pose. Les visages aux formes géométriques sont animés par l’intensité du regard. En 1508, il réalise le retable Baglioni qui montre encore une certaine influence du éerugin. Mais la mise en scène théâtrale, donne une dimension dramatique qui n’appartient au registre de son maître.
En 1509 il est appelé à Rome pour décorer les appartements du pape. La pièce la plus remarquable est la chambre de la Signature. Sur les 4 lunettes du mur, il évoque les arts et les sciences dans des compositions très équilibrées. Les personnages, philosophes et dieux des arts évoluent avec des gestes naturels dans une mise en scène claire. Mais le pape entre dans un conflit désastreux avec la France. Si bien que le décor de la pièce suivante s’en ressent dans ses mises en scène dramatiques. C’est le cas de Héliodore chassé du Temple où la composition met en scène des personnages très agités. Quant à La délivrance de saint Pierre, la lumière nocturne donne au sujet un caractère dramatique sans doute en lien avec les idées de la Contre-Réforme.
Raphaël décore aussi les Loges du Vatican et dessine sur les murs des motifs grotesques dans la pure tradition de l’Antiquité. Ces motirs d’entrelacs de grande finesse auront beaucoup de postérité.
Raphaël réalise aussi des retables et de nombreux portraits. Le plus connu est le portrait de Baltazar Castiglione. Cet ambassadeur à Rome était un poète et un humaniste qui entretenait des rapports d’amitié avec le peintre. Dans ce portrait de 1514, Raphaël montre son rapprochement avec le poète mais aussi son élégance toute aristocratique. En 1518, il se représentera en autoportrait avec un ami. Ce double portrait montre sa recherche d’une mise en page plausible grâce à un découpage audacieux de l’image.
Par ailleurs, le plafond de la chapelle Sixtine influence beaucoup Raphaël et ses corps prennent une toute autre ampleur. Si bien que Michel Ange, jaloux de son rival, l’accuse de plagiat. En effet, dans le triomphe de Galathée de la villa Farnèse, les personnages déploient des corps dont l’anatomie se déploie avec plus de vigueur.
Après la mort de Bramante en 1514, Raphaël réalise réaliser des travaux d’architecture. A la basilique saint Pierre par exemple, il termine le dôme de Bramante. ON lui doit aussi le palais del Branconio dell’Aquila aujourd’hui détruit, la villa Madame et la chapelle Chiggi.
Raphaël meurt à Rome en 1520, sans doute de la malaria.
Raphaël artiste de la Renaissance
Véronique Proust