Roger Van der Weyden maître de l’art flamand au XVe siècle. Ce grand peintre de réputation internationale aura une grande influence sur ses contemporains. Il travaille d’abord à Bruxelles puis à la cour des ducs de Bourgogne. Il hérite du langage pictural de Robert Campin. Mais il le fait évoluer en réduisant le caractère descriptif et en développant un style personnel concis et dépouillé.

Rogier van der Weyden est né en 1399-1400. Il a 10 ans de moins que Van Eyck et 20 ans de moins que le maître de Flemalle. On est assez peu documenté sur lui sur les dates importantes de sa carrière. Et ses œuvres ne sont connues que par les commandes écrites car il ne les signait pas. On sait simplement qu’il fait son apprentissage à Tournai, sa ville natale, dans l’entourage de Robert Campin. C’est à dernier qu’il doit une bonne part de son langage pictural. Puis il se rend à Bruxelles où siège souvent la cour . Il espère y faire carrière. En 1439, la Ville de Bruxelles lui commande 4 panneaux de justice, que l’on ne connaît que par une reproduction en tapisserie. Puis en 1442, il devient peintre officiel de la Cour de Bourgogne.

A la mort du maître de Flémalle en 1450, il part à Rome et ce séjour sera déterminant pour son art. Pour autant, il n’aura pas influencé son art, excepté qu’il a peut-être emprunté quelques compositions de Fra Angelico. Il aura de nombreuses commandes du duc de Bourgogne et sa réputation était internationale. Ce qui lui permet de jouir d’une vie aisée.

Enfin, il meurt à Bruxelles en 1464. Son tableau Saint Luc peignant la Vierge est fortement influencé par le panneau peint par Van Eyck sur le même thème. Mais la peinture de ce dernier, bien que d’une plastique admirable, exclut l’émotion et l’action physique. Tandis que Roger van der Weyden ajoute à ses personnages une intériorisation qui laisse transparaître une émotion que l’on ne voyait pas chez ses prédécesseurs. Ses formes gagnent en relief et les groupes de personnages sont d’une grande qualité plastique.

C’est le cas de la Descente de croix qu’il réalise en 1435. La composition permet de donner une ampleur individuelle à chaque personnage. Le choix des couleurs et des tons froids qu’il combine adroitement et la profondeur des plis donnent un relief exceptionnel à la composition. Enfin, les visages expriment toutes les douleurs possibles. Les modelés sont lumineux et les carnations émaillées et lisses.

Son œuvre la plus monumentale est indéniablement le Jugement Dernier du musée de Beaune. On y descelle une certaine gravité chargée de spiritualité. On y reconnaît un style austère, avec des formes très pures et un sens magistral de la composition.

Son influence dans la peinture du XVe siècle sera fondamentale. En effet, la grande nouveauté de la peinture de Van der Weyden est l’interprétation nouvelle des images réalisées par Van Eyck ou le mâitre de Flemalle. Van der Weyden introduit l’émotion, la pureté pathétique des émotions que ce soit la douleur ou la la piété. Ses contemporains et ses suiveurs comprendront la leçon. Pietrus Christus cherchera à articuler l’espace avec plus de dynamisme. Dirk Bouts cherchera à isoler ses personnages avec des contours aigus. Hans Memling s’inspirera de ses compositions. Enfin van der Weyden influencera aussi les peintres et les sculpteurs français, allemands et espagnols.

Roger Van der Weyden maître de l’art flamand

Véronique Proust