Visite de l’église st Thomas Beckett d’Avrieux. Cette église abrite les fresques de Joseph Damé.  En effet, les peintures extérieures ainsi que celle de l’avant-nef sont là pour catéchiser les villageois. Elles nous révèlent l’ esprit chrétien et la dévotion dans le duché de Savoie.

Ce prêtre d’Avrieux réalisa entre 1680 et 1722 des peintures murales relatant les 7 péchés capitaux. Ils étaient ainsi visibles chaque jour par les paroissiens qui fréquentaient la rue principale du village. Trois registres se déroulent sur la façade. Le registre supérieur, coloré, nous montre les vertus de manière attrayante et visible. Puis, le registre médian volontairement sans couleur, nous dévoile les Vices. Ces derniers sont conçus sous la forme de personnages enchaînés. Enfin, le registre inférieur, en rouge, nous signale la punition correspondante aux péchés, qui nous attend dans l’Au-delà.

La particularité des églises de  Maurienne est de posséder une sorte de vestibule. Celle d’Avrieux possède un caveau avec une crypte. On y déposait l »hiver le corps des défunts, en attendant de les enterrer au printemps. Le père Joseph Damé a prolongé la crypte par une nef,  afin d’y enterrer les curés de la paroisse. Puis, sur les murs de ce vestibule il a peint Le Jugement Dernier avec un squelette qui domine un monde enflammé ouvrant sur l’Enfer. Enfin, une autre peinture nous décrit un paysage irréel avec un pont faisant passer d’un monde à l’autre. Là, on aperçoit deux bâtiments. Le premier est la cathédrale de Canterbury, le second est le monastère Saint Michel de Cluse. Ce dernier situé en Italie, avait un grand rayonnement en Savoie.

L’intérieur  est d’autant stupéfiant que la silhouette extérieure de l’église est de grande sobriété. La nef peinte à la chaux possède trois retables. Le retable principal raconte l’histoire de Thomas Beckett, celui de gauche , celle de Saint Blaise. Enfin celui de droite raconte l’histoire de la Vierge. On a utilisé du bois d’arole, très répandu dans les Alpes. De plus, il protège les retables des parasites. C’est pourquoi les œuvres en bois d’arole sont toujours très bien conservées. Le retable principal comporte à gauche, une figure de saint Étienne avec une pierre sur la tête, symbole de sa lapidation. Au-dessus de lui figure Thomas Beckett. En pendant, saint Blaise et saint Antoine, protecteur des troupeaux. Enfin, au centre, Thomas Beckett en martyr figure parmi des colonnes torses avec des anges et des grappes de raisins.

Lorsque les hommes de la cour d’Henri II Plantagenêt ont assassiné Thoomas Beckett, son culte se répandit si vite que l’on fit de nombreux pèlerinages. Par ailleurs, on l’a très vite canonisé, à peine trois ans après sa mort. Ainsi, la dévotion envers son martyr se répandit aussi en Savoie. Et la famille anglaise qui s’installa au XVIIe siècle à Avrieux souhaita lui dédier sa paroisse.

Le décor de la coupole qui éclaire ce merveilleux retable est en gypse. Il a pour particularité de posséder un médaillon central représentant la Nativité.  Aux quatre angles, des médaillons accueillent les figures des Évangélistes.

Les travaux de cette église ont commencé sans doute après la vague de peste des années 1630. On en situe les débuts vers 1640 et ils durèrent jusqu’en 1800. Les teintes roses et la corniche qui entoure les églises ont sans doute été réalisés après, dans le courant du XIXe siècle. Les restaurateurs savaient que des peintures de Joseph Damé existaient encore derrière les décors 1800. Mais lors des restaurations de 1994, ils choisirent de ne restaurer que la surface XIXe en laissant caché le travail du prêtre sous la couche moderne.

Visite de l’église st Thomas Beckett d’Avrieux.