Visite du couvent des Spiritains suivie du collège des Irlandais.

Deux établissements secrets et emblématiques de la Montagne Sainte Geneviève méritent qu’on y prête attention.

Le premier est le couvent des Spiritains, situé rue Lhomond, derrière une magnifique façade construite au XVIIIe siècle. Son église secrète réalisée par l’architecte Chalgrin est perceptible sur la rue par son étonnant bas-relief. Ce dernier a été réalisé par François Joseph Duret.

Le second est le collège des Irlandais. Son histoire évoque l’attrait intellectuel de Paris au Moyen Age. Il évoque aussi les rapports religieux entre la France et l’Irlande avant les Guerres de Religion.

En effet, l’ordre des Spiritains est fondé en 1703 par Claude Poullart des Places. Il réunit autour de lui de jeunes prêtres désireux de servir les paroisses pauvres. Sous la lumière de l’Esprit Saint, ces derniers étendent leur action et leur influence. De plus, ils prennent une telle ampleur qu’ils viennent s’établir dans la capitale. La Congrégation s’installe alors dans un bâtiment majestueux construit en 1732. Sa façade austère et magnifique peut s’apercevoir au 30 rue Lhomond.

Par ailleurs, le bâtiment cache plusieurs joyaux. Tout d’abord, la chapelle et son beau décor peint aux tons bleus et ors, ainsi que le chœur. Ce dernier abrite une Vierge émergeant d’un bouquet de nuages. Un ensemble réalisé en stuc et plâtre avec une mise en scène saisissante! Ensuite, le second joyau est l’ensemble du XVIIIe siècle formé par le bel escalier et le réfectoire avec son plafond à poutre vertigineux et magnifique.

A partir de 1811, la Congrégation fournit des prêtres dans les colonies françaises.

Enfin, en 1841, le Père Libermann fonde une société de missionnaires chargés d’évangéliser les Noirs et cette société fusionne avec les Spiritains.

L’esprit de ces hommes et femmes dévoués au secours des autres, émane de ces bâtiments dès qu’on en ouvre la porte. Une atmosphère de sérénité s’échappe de ce grand corridor vitré, orné de plantes grasses des continents lointains. Par ailleurs, nul ne sait que la chambre et l’oratoire privé de François Libermann attendent qu’on vienne s’y recueillir. On pourrait bien y recevoir une bribe d’esprit saint qu’il a su divulguer de son vivant.

C’est dans un état méditatif où l’on s’interroge sur le travail des personnes inspirées au service des pauvres, que l’on aborde le deuxième établissement dont vous voudrions vous évoquer l’intérêt.

A Paris, c’est en 1578 que le Père John Lee installa pour la première fois une communauté collégiale irlandaise, qui passa alors pour être la plus importante en Europe. L’accueil légendaire de la France permit à ces jeunes Irlandais de venir se réfugier, quand la Réforme chassait des Iles Britanniques tous les catholiques qui s’y trouvaient.

Par la suite et au XVIIIe siècle, les activités des professeurs du collège dépassèrent les seules prérogatives de l’enseignement, pour développer des activités propres à l’aide des Migrants (mise en relation, conseil juridique, aides diverses).

Le magnifique bâtiment sis rue des Irlandais se distingue comme le couvent des Spiritains, par son élégance et son extrême discrétion. En effet, une façade sobre et classique à l’allure toute XVIIe siècle, cache une grande cour. Derrière, des bâtiments du XVIIIe siècle, une bibliothèque et une jolie chapelle, dont la découverte nous réservera des surprises.

Visite disponible tous les jours sauf cérémonies religieuses. Renseignements au 01 42 80 01 54. Visite d’1h30

vous aimerez aussi : http://www.europexplo.fr/visites-guidees-et-voyages/