L’âge d’or de la peinture anglaise. La prospérité économique du règne de Georges III permet l’émergence d’une clientèle friande de peinture. Ainsi les portraitistes tels que Reynolds et Gainsborough rivalisent dans le traitement psychologique du portrait. Ces derniers sont souvent en pied, sur fond de paysage. Johann Zoffany invente le thème de la « conversation » qui permet des portraits familiaux ou en groupe. Enfin, le changement urbain amène aussi les aquarellistes comme Constable a revisiter la nature. Certains se risquent même à peindre les rivages du Gange tel William Hodges.

Le long règne de Georges III (1760-1820) et la création de la Royal Academy a provoqué l’émergence de toute une génération d’artistes. En un premier lieu, les deux immenses portraitistes Jossua Reynolds et Thomas Gainsborough rivalisent au sein de la haute société anglaise. Pourtant ils ne partagent pas la même conception esthétique. En effet, Reynolds très académique, professe et théorise sur de nouvelles conceptions. Mais Gainsborough tient ses distances et méprise les prétentions intellectuelles de son rival. Il en ressort dans les deux cas, de magnifiques portraits intemporels chez Reynolds. Et chez Gainsborough, ils sont sensuels et aériens.

Par ailleurs, la société anglaise de cette époque assiste à l’émergence d’une nouvelle aristocratie industrielle et financière. Les tenants de cette nouvelle caste cherchent à se faire portraiture. Dans ce cadre, Johan Zoffany excelle dans les « Conversations » . Ce sont des portraits de groupe détendu et familial qui réunit des personnes occupés à des loisirs de salon. Avec Georges Romney, l’espace des portraits s’agrandit et les modèles sont de véritables portraits psychologique. On y sent une nouvelle génération industrielle en marche.

Un des grands plaisirs de ces commanditaires est la représentation des animaux tels que es chevaux. Ces derniers sont des compagnons de loisir telle la chasse à courre ou la course. John Wrigth of Derby s’en est fait une spécialité et a porté ce genre à un très haut niveau. La représentation de la nature y est magnifique, bien que la star de ses toiles soit avant tout le cheval. Cet attrait de la nature s’amplifie au fur et à mesure de l’industrialisation de Londres. Aussi Francis Towne ou Alexander Cozens ont porté au sommet cet art du paysage calme et tranquille. Certains s’adonnent à l’aquarelle tels Constable, d’autres restent fidèles à l’huile.

Avec l’expansion coloniale, certains artistes ont tenté leur chance en partant à l’aventure. Accompagnant Thomas Cook, ils arrivent en Inde et au Bengale et peignent de ravissants paysages. Même s’ils idéalisent certains d’entre eux, ils donnent une connotation exotique toute nouvelle. L’exposition nous fait découvrir une superbe école de peinture jusque là assez méconnue. Grâce à la collaboration de la Tate Gallery de Londres et des collections publiques françaises nous auront ici une exposition majeure de l’automne.

L’age d’Or de la peinture anglaise

 

Véronique Proust