Ernest Meissonnier peintre du Second Empire. On connaît ce peintre illustrateur, dessinateur et sculpteur pour ses scènes historiques et ses représentations de bataille. Admiré de son vivant, il sombra dans l’oubli. Pour autant, le monde entier collectionne ses toiles et notamment les Etats-Unis.

Né à Lyon en 1815, Ernest Meissonnier quitte à 17 ans sa ville natale pour entrer à Paris dans l’atelier de Léon Cogniet. Il l’assiste notamment pour préparer les peintures d’un plafond au Louvre. Et c’est en visitant ce musée qu’il se découvre une passion pour la peinture militaire. Mais le début de sa carrière est assez éclectique. Il crée des illustrations, peint des éventails et réalise des scènes de genre dans le goût du XVIIIe siècle dont le public raffole. On y voit des joueurs de carte, des joueurs de boule, des amateurs de peinture.

Il illustre La Comédie humaine de Balzac et ses dessins sont précieux et détaillés qu’il reçoit les éloges du public et des critiques. Puis il remporte la première médaille de 3ème classe en 1840.

En 1848 il est désigné comme capitaine d’artillerie pour réprimer la révolte des ouvriers parisiens. Il en est profondément affecté et peint de mémoire les scènes de cette guerre civile. Ce registre radicalement différent fait de lui un peintre réaliste d’histoire. Il se lie alors d’amitié avec Delacroix. Il s’engage aussi dans une peinture historique relevant des campagnes de Napoléon Ier ce qui lui vaudra ensuite, les faveurs de Napoléon III .

Dans la Campagne de France 1814il représente Napoléon à cheval suivi de son armée. L’artiste privilégie la sensation de solitude et d’isolement de l’empereur laissant présager la défaite prochaine. Les gammes de couleurs contribuent à cet effet et les tons sourds et gris dominent dans cette scène. Ce tableau lui valut un immense succès non seulement auprès du public français mais aussi américain. En effet, en 1870, Georges Petit en relation avec les collectionneurs américains fait rentrer les toiles de Meissonnier dans sa galerie.

Pour préparer ses compositions, Meissonnier travaille à partir de nombreux croquis mais il réalise aussi des maquettes en cire. Par ce biais, il sculpte les habits à la cire ce qui lui permet de travailler les détails en amont. Tout en continuant à évoquer des scènes de bataille (Napoléon III à la bataille de Solférino) Meissonnier reste fidèle à des scènes d’intérieur dans le genre hollandais. Il continue également à créer des illustrations ce qui contribue à le faire connaître par un large public.

En 1867, il participe à l’Exposition Universelle de Paris et présente 5 tableaux. Les avis sont partagés. Les peintres réalistes trouvent ses toiles trop rigides. Les peintres républicains ne comprennent pas pourquoi il continue à peindre des sujets du Second Empire après 1871. En revanche Vincent Van Gogh l’admire et il devient Président de la Société Nationale des Beaux-Arts. Et peu avant sa mort en 1891, il recevra la Légion d’Honneur.

Ernest Meissonnier peintre du Second Empire

Véronique Proust