Lucas Giordano un peintre napolitain. Cet artiste majeur de la peinture baroque a produit un très grand nombre de retables. Sa touche est rapide, légère, colorée et brillante. Sa production est immense, des grandes compositions baroques aux toiles littéraires ou mythologiques.

La carrière brillante de Lucas Giordano s’est déroulée durant 40 ans à Naples. L’artiste, formé par le talentueux Jusepe de Ribera débute sa carrière en pastichant, Dürer, Raphaël et  Titien. Mais son passage à Rome le met en contact avec d’autres peintres comme.

Par ailleurs, il s’approprie très vite le ténébrisme, héritage que Le Caravage avait laissé lors de son passage à Naples. Dès les années 1660, il s’installe à Naples et participe aux grands décors baroques. Son talent est très vite reconnu et les commandes affluent et production est immense. En effet, près de 5000 toiles et fresques sont répertoriées dans sa production. Ainsi lui vaut le surnom de Lucas Fa Presto (Lucas va vite).

En effet, il brosse ses compositions avec brio. Les fonds sombres mettent en valeur des personnages traités avec énergie. Et s’il cherche à faire disparaître le dessin au profit de la composition, on sent cependant le talentueux dessinateur. Giordano est un artiste complexe aux multiples facettes. Il concentre en lui tout ce qu’il a appris des autres, que ce soit des maîtres allemands du XVIe siècle ou des grands peintres vénitiens baroques.

Ses compositions frappent pour leur caractère grave et théâtral. C’est le cas du magnifique San Gennaro intercédant pour les victimes de la peste. En effet, la peste a décimé la moitié de la population de Naples en 1656. Giordano représente à plusieurs reprises le saint patron de Naples. La composition peinte pour l’église Santa Maria del Pianto est typique de l’artiste. Les personnages installés sur de solides nuages se détachent d’un ciel bleu azur. Une lumière jaune d’or très lumineuse les auréole. Mais en bas de la toile, un premier plan chargé d’un contraposto très sombre figure l’enfer sur terre et les ravages de la peste.

Lucas Giordano partit en Espagne où il réalisa pour le roi Charles II les somptueuses fresques de la Cazon del Buen Retiro. Ses œuvres dynamiques témoignent aussi d’une grande inspiration littéraire. C’est le cas de son Lucrèce et Tarquin.

D’autres toiles comme Apollon et Marsyas, la crucifixion de saint Pierre, le martyr de saint Sébastien témoignent d’une assimilation parfaite du ténébrisme et des compositions baroques. Mais certaines Vénus, Diane ou Ariane abandonnée n’ont rien à envier au Titien et à la sensualité vénitienne.