Derain un peintre Fauve

Derain a été une des figures majeures de deux mouvements artistiques : le fauvisme et le cubisme. Son amitié avec Vlaminck l’amène à créer avec lui l’école de Chatou. Ainsi, cette amitié collaborative fait naître des toiles colorées où la perspective remplace l’opposition de couleurs pures. En 1905, les deux artistes exposent aux côtés de Matisse et Van Dongen . Une petite statuette classique au milieu de leurs toiles amène un critique à évoquer « Donatello parmi les Fauves ». Le mot était lancé, Derain et ses amis sont qualifiés de Fauves. L’exposition nous fait découvrir des toiles inédites provenant de New York ou de Moscou. Les vue de Saint Tropez où les voiles blanc-crémeux des bateaux voisinent avec les bleu profond de la mer. L’animation du port est marqué de multiples touches de couleurs pures qui font voler la perspective en éclat.

Sa rencontre avec Braque et Picasso l’amène à regarder différemment l’expression picturale. Ses compositions deviennent structurées, géométriques. Ainsi ses paysages rappellent le travail de Georges Braque et Picasso à Huerta de Ebro. Les collines de ses paysages se transforment en larges aplats de couleurs désormais travaillées. En effet, à l’instar des toiles de Picasso, c’est la structure qui l’importe sur la couleur. Les carnets et les croquis publiés dans l’exposition nous rapprochent du peintre. En effet, ils nous laissent voir ses perpétuelles recherches en terme de composition et de division des formes dans l’espace.

Ses natures mortes se rapprochent de celles de Braque et Picasso mais on sent déjà que le peintre reste attaché malgré tout au réalisme et à la figuration.

Derain un peintre Fauve

Son regard sur l’art africain l’amène aussi à créer des toiles de style primitif. Ses « Baigneuses » en sont un vivant exemple. En effet, des femmes-statues évoluent dans un univers bleuté de grande profondeur. Quant à la danse, on ne peut nier les affinités de Derain avec la peinture de Paul Gauguin et le mouvement Nabi. En effet, ces femmes en rose profond dansent dans un univers jaune. Leurs corps forment des arabesques qui rappellent celles des toiles de Vuillard. Ces mêmes arabesques dessinent aussi le contour des feuilles et des arbres.

Par la suite, le peintre réalisera des paysages plus naturalistes. Il refusera toujours l’abstraction, ce qui lui vaudra des difficultés pour vendre ses toiles.