Giotto la révolution picturale.

Giotto est le premier peintre italien à rompre avec la tradition gothique et byzantine. En effet, il abandonne le style doré et décoratif pour créer un espace dans ses fresques, et de l’émotion sur le visage de ses personnages.

Il œuvre essentiellement à Assise, Padoue et Florence.

La vie de Giotto di Bondone est assez mal connue. Selon Giorgio Vasari , il serait né en 1267 et aurait été remarqué par son maître Cimabue qui le prit pour élève. Cimabue peignait alors de nombreux retables représentant la Vierge à l’Enfant ou le Christ en croix, ce qui reflétait le goût du moment.

Les débuts de sa carrière se passent sur le chantier de la chapelle saint François d’Assise. Là, il peint sur deux registres dans la chapelle supérieure la vie de saint François. A travers ses fresques, il apporte une grande modernité dans la peinture. En effet, en disposant ses personnages les uns derrière les autres, il arrive à créer un espace et une certaine dynamique. Puis, par un dessin très sûr, il donne à ses visages des expressions nouvelles de douleur ou de sainteté.

Par ailleurs, il utilise la lumière pour donner de la profondeur à l’espace mais aussi aux costumes de ses personnages. Comme les autres artistes de son époque, Giotto avait très peu de connaissance de l’anatomie humaine. Pourtant ses compétences techniques lui permirent de surpasser cette ignorance en insistant surtout sur la figuration de l’émotion.

A la même époque, il réalise quelques retables, tels le « Saint François recevant les stigmates ». Ce dernier, conservé au musée du Louvre, montre encore l’usage de tradition byzantine, du fond doré. Mais Giotto indique un espace en introduisant une montagne ornée d’arbres et deux maisons en perspective qui contribuent à créer un nouvel espace. C’est ainsi qu’il rompt avec la tradition gothique plus axée sur l’ornement et le style courtois.

En 1303, Giotto travaille à la décoration de la chapelle Scrofvegni dans l’église de l’Arena à Padoue. Son style s’est épuré mais il n’en demeure pas moins monumental. La fresque majeure est le « Christ en croix ». L’émotion se lit dans la douleur de Madeleine au pied de la croix et le renversement de la Vierge. Par ailleurs, les soldats romains sur la droite, sont mis en scène de façon à créer plus d’espace et une certaine dynamique. Enfin, les angelots aux visages diversement crispés, participent à la douleur collective. Ainsi, tout contribue à donner à l’ensemble une émotion nouvelle.

Les fresques de Padoue lui apporteront une grande renommée en Italie et l’amèneront à travailler à Florence dès 1334. Mais il travaille aussi à Rome et crée la mosaïque monumentale de « La Navicella » qui orne aujourd’hui le vestibule de la basilique saint Pierre.

Giotto , père de 8 enfants, a aussi travaillé avec son fils ainé. Bien qu’on le connaisse peu, on sait qu’il était discret, peu dépensier et au courant des idées de son temps. On sait par exemple, qu’il a sans doute rencontré Dante dont il a fait un portrait dans la chapelle du Bargello de Florence.

Sur les 40 oeuvres que nous lui connaissons il en reste au moins 20. Nous savons aussi qu’il meurt à Florence le 8 janvier 1337 à 70 ans environ.