Jeanne Hebuterne femme peintre et muse de Modigliani. D’une beauté raphaélesque, cette élève de l’académie Colarossi était un peintre talentueux. Mais sa relation avec Modigiliani, le manque de reconnaissance et la mort de son grand amour auront raison d’elle.

Jeanne Hebuterne, démarre mal dans la vie. Elle naît en 1889 dans une famille traditionnelle très catholique qui ne conçoivent les jeunes filles que mariées ou religieuses. Pourtant, son frère qui est également peintre convainc ses parents de l’envoyer à l’ académie Colarossi. En effet, il pense que l’art sera la voie qui l’amènera à Dieu.

Très vite, elle rencontre Modigliani et ne peut lui résister. Il lui présente le Tout Montparnasse, les bars, les bals, les restaurants. Amoureux de son visage angélique, il lui propose de quitter ses parents et de vivre avec lui.

Le couple loue un atelier rue de la Grande Chaumière, mais cette vie de bohème ne lui convient guère. Aussi, elle sèche de plus en plus les cours de l’Académie. Elle fait croire à ses parents qu’elle travaille sur un grand sujet patriotique. Par ailleurs, elle n’a pas les mêmes idées que Modigliani

Mais elle n’a pas les mêmes idées que lui sur la peinture et n’ose pas lui dire. Elle se forge ainsi une posture d’ombre et se renferme sur elle-même.

Leur univers est une chambre sans chauffage aux murs fissurés. Zborowski leur apporte des tubes de peinture. Soutine etKisling apportent des bouteilles de cognac et des feuilles de canabis. Soyons clairs, elle a faim, elle est fatiguée et le temps se dilate. Pendant ce temps, Modigliani expose chez Berthe Weil mais il ne tire que de très mauvaises critiques et aucune vente. Les policiers ont fermé la boutique pour outrage à la pudeur.

Alors Jeanne se ternit, se fait de plus en plus mélancolique. Et Amedeo se moque d’elle, la traite de petite bourgeoise et disparaît des journées entières. Mais il l’encourage à dessiner et peindre.

Un jour, elle annonce à Modigliani qu’elle est enceinte. ET désemparée par ses absences, elle avoue aussi toute sa vie à sa mère. Et lorsque Zborowsky invite le couple dans le Midi, la mère de Jeanne l’accompagne car elle n’a aucune confiance envers cet artiste juif.

Puis Modi gagne Livourne pour aller voir sa mère, mais il se fait voler son portefeuille. De suite Jeanne comprend que s’il n’a pas ses papiers, il ne pourra reconnaître son enfant. Restée seule à Nice avec sa mère, elle accouchera en silence et appellera sa fille, Jeanne.

Quand elle le revoit après l’Armistice, elle le trouve amaigri, barbu et toussant constamment. Il va et vient, la laisse seule. Debout, elle fixe le miroir et ne reconnaît plus son visage. Alors elle coupe ses deux longues tresses, celles de son enfance. Sa nouvelle vie ne lui plaît plus forcément. Elle demeure incapable de s’occuper du bébé. C’est la concierge de la rue Joseph Bara qui s’en charge. Puis elle se retrouve à nouveau enceinte. Amedeo écrit alors sur un papier Je m’engage à épouser Jeanne Hebuterne une fois mes papiers retrouvés. Puis il repart, la laissant seule et la faim au ventre.

Le soir du 24 Janvier 1920, Modigliani meurt. Jeanne sait qu’on regrettera le maestro alors qu’elle, on l’oubliera vite. Sa famille ne l’acceptera jamais, ni elle, ni ses enfants. Pourtant elle va les voir et subit les reproches de son frère. Alors, désespérée, elle se jette du haut du 5eme étage et est retrouvée morte le lendemain au petit matin.

Jeanne Hebuterne femme peintre (Véronique Proust)