Le palais des Tuileries en son jardin. Cette visite historique ludique et bucolique nous plongera dans l’histoire de France au milieu des parterres de verdure. Les marronniers, bassins et fleurs nous enchanteront aussi. L’on évoquera l’ancien palais, la vie de la cour depuis Catherine de Médicis   à Napoléon III dans ces lieux emblématiques. Le Carrousel de Louis XIV, la prise des Tuileries des Révolutionnaires, la fête de l’Être Suprême, les fêtes de Napoléon III …Une autre vision de l’histoire à travers le plus grand jardin de Paris.

Après la mort d’Henri II, Catherine de Médicis fait construire une « maison de campagne » à l’ouest du Louvre au lieu dit « Tuileries ». C’est Philibert le Nôtre qui conçoit en 1564 un palais carré dont seule l’aile orientale voit le jour. Comme le Louvre ne possédait pas de jardin, Catherine demande à Pierre le Nôtre de lui dessiner un jardin à l’italienne. C’était une sorte de paradis où dominaient senteurs et couleurs. Bernard Palissy y avait aménagé une fontaine et une grotte.

Le bâtiment de Catherine était d’un beau style Renaissance. Des arcades munies de colonnes rythmées par des cannelures et des bagues animaient la façade. En son centre, se trouvait un dôme central muni d’un lanternon pour éclairer l’intérieur du palais. Il reste quelques vestiges du décor de ces colonnes Renaissance dans la cour Marly du Louvre. On y voit des reliefs représentant un miroir d’où sortent des plumes coupées. Il s’agit d’une allusion à la mort subite d’Henri II en 1559. Figurent aussi des massues, symbole de force ou des fil à plomb.

Henri IV ne s’intéresse aux jardins que dans la mesure où il embellit le Louvre en construisant le long de la Seine, la galerie au bord de l’eau. Louis XIII l’achèvera. Avec Louis XIV le château des Tuileries jusqu’alors demeure de villégiature, change de sens. Le palais se conçoit comme la demeure du roi à Paris. Voilà pourquoi les Révolutionnaires iront chercher Louis XVI et Marie-Antoinette à Versailles, pour les maintenir 3 ans enfermés dans leur palais parisien.

Louis XIV étoffe les bâtiments pour y accueillir la cour et fait élever le pavillon de Marsan par Louis le Vau. Puis il y célèbre la naissance du dauphin. Il y donne à l’occasion un « Carrousel » (parade équestre). La place centrale du palais en gardera le nom.

En août 1792, les gardes suisses gardent les Tuileries mais les révolutionnaires enragés les massacrent. Le tableaux de Jacques Bertaux montrant le jardin couvert de cadavres des gardes, dépeint leur courage et leur sacrifice.

Le 8 juin 1794, on y proclame la fête de l’Être Suprême.

Le jardin demeure mais le palais change et notamment son décor. Le lit du roi devient la salle du Trône. Les galeries sont toujours aussi majestueuses avec un mobilier ostentatoire. Joséphine qui n’aime que la grâce et l’intimité s’y déplaît beaucoup.

Puis à la Restauration, la salle du trône devient la chambre de parade.

Napoléon III voulait clôturer ce vaste château à qui il manquait l’aile nord. Aussi la fait-il construire par l’architecte Visconti afin de faire du Louvre un château fermé, relié naturellement aux Tuileries.

Napoléon III n’ a jamais résidé dans l’aile Visconti qu’il a faite construire, mais aux Tuileries où il a fait renaître de grandes fêtes fastueuses. En effet, se succèdent dîners de gala, bals et concerts. Ces fêtes sont si somptueuses que lors des grands bals de la période du carnaval, elles peuvent accueillir 3 à 4000 invités. Elles sont aussi le moyen pour Napoléon III de légitimer son pouvoir autrement que par les guerres, comme son prédécesseur impérial. Par ailleurs, elles permettent de dire au monde entier qu’un régime qui se porte bien est un régime qui fait la fête.

Dans les jardins il fait aménager une orangerie suivie, en 1861 d’une salle de jeu de Paume. Depuis, que de fêtes organisées par l’empereur ! L’après-midi, l’empereur se promène dans le jardin des Tuileries. Puis, l’impératrice, dans sa berline munie de 14 chevaux se présente à la foule qui se précipite pour être vue par elle.

Le dimanche, la bonne société parisienne se rendait aux Tuileries pour y écouter la musique. Le tableau d’Edouart Manet de 1862 nous montre un cortège bigarré d’hommes et de femmes aux robes de crinolines. Assises ou debout, elles conversent dans un décor de feuillage.

Le 22 septembre 1900, Émile Loubet fêta les 108 ans de la première République en marge de l’Exposition Universelle de 1900. A cette occasion, il invita les maires de France. Sous deux tentes immenses, 400 cuisiniers et 2000 maîtres d’hôtels servent les mets du traiteur Potel et Chabot à près de 23 000 convives.

Aujourd’hui, le jardin des Tuileries n’est pas géré par la Direction des Parcs et Jardins mais par le musée du Louvre. En effet,, dix-sept jardiniers d’art, une conservatrice du patrimoine, une ingénieure du paysage s’occupent de l’entretien de ce jardin. Ils prennent soin de quelques magnifiques arbres historiques et des parterres savoureusement goûté par de nombreux touristes qui fréquentent assidûment le plus grand jardin de Paris.

Le palais des Tuileries en son jardin. Visite possible tous les jours pour vos groupes. Renseignements: 0658557689