L’église saint Roch et son quartier. Cette église somptueuse renferme des trésors et l’on admirera les fresques du chœur et de la chapelle de la Vierge. De nombreuses sculptures et peintures décorent les chapelles. Par ailleurs les artistes et écrivains en furent des paroissiens assidus. Quelques boutiques et hôtels particuliers nous révèleront une intense activité littéraire et artistique.

Nichée dans une des rues les plus populaires de Paris, l’église saint Roch demeure un des plus grands joyaux baroques de Paris. En effet, il faut monter ces quelques marches pour découvrir un véritable musée. Entre son plafond peint, sa coupole, l’incroyable chapelle de la vierge et son décor de théâtre, l’on ne sait que regarder en premier.

Tout commence en 1653 lorsque le jeune Louis XIV pose la première de cette église au milieu d’un quartier de marchands. Là, se trouvait une petite chapelle où l’on vénérait saint Roch. Mais la proximité du Louvre et du jardin des Tuileries avait attiré une population bourgeoise qui participa au développement du quartier. D’autant qu’au XVIIe siècle, la rue saint Honoré était la voie unique qui menait à Versailles.

L’architecte est Jacques Lemercier qui travaille déjà à l’édification au Louvre de la galerie au bord de l’eau. En 1670, il terminé les 4 premières travées de l’église. Mais les travaux s’interrompent faute de moyens. Pour autant, Colbert , Louvois, Vauban, Lully, Mignard et même Molière fréquentent la paroisse et ne réussissent pas à sauver les travaux. Ils se contentent alors des messes dites au couvent des Feuillants. Là, madame de la Sablière tient salon et accueille son protégé Jean de la Fontaine.

Cette tradition perdurera puisqu’au siècle suivant madame Geoffrin tiendra un salon plus célèbre encore. On y verra notamment Voltaire , Montesquieu ou Marivaux.

En 1706, Louis XIV organise une loterie qui permet à Jules Hardouin Mansart de reprendre les travaux. Ce dernier modifie considérablement les plans que Pierre Bullet termine. Puis il construit la voûte grâce aux fonds donnés par le banquier Law. Sous les combles, Le Nôtre possède un atelier qui lui permet d’établir ses plans à proximité des Tuileries.

Chaque chapelle est ornée de multiples peintures. Citons Le Sueur, le Brun, Vien, Chassériaux parmi les nombreux peintres qui œuvrèrent à la décoration de cette église. Sans compter la superbe coupole de la Vierge peinte par Jean Baptiste Pierre en 1756.

Quant aux sculptures, on admirera la chaire baroque de Simon Challe et la magnifique Nativité de Michel Anguier.

Dans le quartier habitent des écrivains et des artistes luthiers, éventailliers, tabletiers. Les peintres qui habitent alors au Louvre en tant que pensionnaires du roi fréquentent la paroisse. Et le peintre Mignard et le jardinier Le Nôtre s’y feront enterrer.

Madame Geoffrin vit dans un appartement dont les murs sont couverts de miroirs et de tableaux. Elle n’est pas la seule, en face, l’hôtel de Noailles, aujourd’hui hôtel saint James, était un véritable musée. C’est là qu’en 1774 le marquis de Lafayette épousa l’une des 5 filles du duc. Non loin delà, l’hotel des Quinze Vingt régnait sur le quartier avant d’être transféré à Charenton. Les écuries du roi furent détruites pour la création de la rue de Rivoli. Passée la Révolution et l’Empire, la paroisse devient celle de Louis-Philippe puis de l’impératrice Eugénie.

Mais elle est aussi la paroisse des comédiens de la Comédie Française. Voilà pourquoi saint Roch est depuis 1922, l’aumônerie des artistes du spectacle. Par ailleurs, c’est là qu’on célèbre leurs obsèques. Parmi eux, on compte Diderot, André le Nôtre et Corneille. Ce sera aussi le cas de Galabru, Yves saint Laurent, Annie Girardot et…Jane Birkin.

Véronique Proust

 

L’église saint Roch et son quartier, visite guidée tous els jours sauf le dimanche. Renseignements 01 42 80 01 54