Les jardins Boboli, chef-d’oeuvre des jardins de Toscane. Oeuvre de l’artiste italien Tribolo, paysagiste attitré des Médicis, les jardins Boboli possèdent toutes les caractéristiques du jardin à l’italienne Renaissance. Un premier jardin disposé en quadrillage résulte des jardins des monastères mendiants. Ces derniers existaient jadis à l’intérieur de l’enceinte des villes. Mais Tribolo utilisera la colline naturelle sur les hauteurs de Florence pour réaliser des jardins en terrasses. Aussi plusieurs œuvres marquent également cet endroit magique, l’amphithéatre de verdure et la grotte de Buontalenti.

Le plan des jardins nous révèle la superficie du jardin et son organisation. Devant le palais s’ordonnent des parterres symétriques qui montent en terrasses jusqu’à la fontaine de Vénus. Puis, à l’est, les jardins s’étendent en différents parterres et labyrinthe qui constituent un second axe du jardin. On a décidé dès le début qu’on planterait des arbres et des parterres de fleurs sauvages et de plantes rares. Idées novatrices qui devaient faire de Boboli l’un des jardins les plus beaux et des plus importants des résidences ducales des Médicis.

Malheureusement, Tribolo mourut peu de temps après le début des travaux. Son travail fut repris par Bartolomeo Ammannati, puis par Bernardo Buontalenti. L’essentiel de son travail fut de terminer l’oeuvre de son prédécesseur. Puis il décora la grotte que François Ier de Médicis avait commandé à Vasari. Buontalenti se mit au travail entre 1583 et 1593. Ainsi, il mit en forme le rêve rocaille du grand duc de Toscane.

La façade de la grottets’ordonne comme un arc de triomphe dont la partie supérieure est orné de motifs grotesques qui tombent tels des stalagtites rocailleux. Deux femmes soutenant les armes des Médicis l’encadrent. Elles permettent de rappeler au spectateur venu admirer un spectacle en ce lieu à qui il doit le doit. C’est aussi là que le théâtre commence, résultat de la fusion maniériste entre l’architecture, la sculpture et dans une ambiance de mystérieux parcours initiatique. Car Buontalenti qui connaissait les affinités de son commanditaire pour les parcours initiatiques et les symboles alchimiques avait imaginé une sorte de grotte souterraine dans laquelle le spectateur évoluait tout comme le prince.

Dans la première salle, sur les parois, Pietro Mati a sculpté des décors grotesques symbolisant l’ordre et l’harmonie émergeant du chaos. Le grand duc avait demandé de placer aux angles 4 colosses « non finito » de Michel-Ange. Ces derniers restèrent là jusqu’en 1909, date à laquelle on les remplaça par des copies. Les sculptures sont incrustées de corail, de quartz, de coquillage ou de verre émaillé.

Sous la voûte on aperçoit aussi un féérique bestiaire de singes de chèvres et d’oiseaux peints par Bernardo Poccetti. Ils émergent d’une pergola en trompe-l’oeil du plus bel effet.

La nature exubérante semble reprendre ses droits. Buontalenti a utilisé le même répertoire

iconographique que dans une grotte , celle de Madame. Ce répertoire est en apparence bucolique et pastorale, mais en réalité il signifie autre chose. En effet, il utilise un traité du néoplatonicien Porphyre, qui voit dans la grotte un lieu d’évènements magiques où s’opèrent, comme l’évoque aussi Ovide, des métamorphoses secrètes.

Enfin on admirera l’une des sculptures les plus caractéristiques du maniérisme toscan, le fameux nain Morgante de la fontaine del Bacchino Valerio Cigoli.

Les jardins Boboli chef-d’œuvre des jardins de Toscane