Mela Muter portraitiste des années Folles. Artiste d’origine polonaise, Mela Mutermich naît en 1876. Elle arrive à Paris en 1901 avec son époux l’écrivain et critique littéraire Michel Mutermilch. Elle est issue d’un milieu juif aisé de Varsovie et a suivi des cours de peinture. A Paris, elle s’installe boulevard Arago et parfait sa formation à l’académie Colarossi, puis à celle de la L’académie de la Grande Chaumière. Elle y fréquente les artistes de l’école de Paris et de nombreux compatriotes juifs polonais, comme elle avec qui elle reste en contact grâce à Raymond Lefebvre.. Ce dernier deviendra son amant et l’introduira dans les milieux de l’intelligentzia artistique et littéraire. Elle est aussi en contact avec Auguste Perret, Diego Ribera, Romain Rolland. Elle devient une des grandes personnalités de Montparnasse.

Très vite, son talent est reconnu au point qu’elle expose dès 1902 ses œuvres au Salon des Beaux Arts puis au Salon des Indépendants. Ainsi, Ambroise Vollard remarque son travail et lui achète quelques œuvres. Elle immortalise les traits d’Erik Satie, Ravel, Georges Clémenceau, Auguste Perret ou Serge Lifar. Ainsi elle se forge une spécialité de portraits de célébrité. Son style est expressif, son dessins très juste, ses cadrages originaux, ses couleurs détonantes. Elle dépeint avec force ses modèles et capte magnifiquement l’intensité du regard, ou la fragilité d’une âme. Elle peint à l’huile ou à l’aquarelle et utilise les réserves pour aérer l’intensité de ses peintures.

Mais son sujet de prédilection sont les femmes quelle peint avec beaucoup de finesse et d’expression. Certains portraits se rapprochent du style d’Egon Schiele ou même de Édouard Vuillard. Le dessin est toujours très juste.

Mela Muter va aussi beaucoup voyager, en Espagne, en Suisse ou en Bretagne. Elle en rapporte de beaux paysages inspirés du style de Gauguin ou de Van Gogh. Sa relation avec Raymond Lefevbre provoque son divorce avec Michel Mutermilch. Mais elle ne profita pas d’un bonheur partagé avec Lefevbre qui mourut mystérieusement en Russie. ON pense que Staline donna l’ordre de le tuer.

Mela Muter devient ensuite la maîtresse du poète polonais Léopold Staff puis de Rainer Maria Rilke. Pour autant, ces bonheurs amoureux ne l’épargne pas de la douleur engendrée par la mort de son unique fils. Enfin, dans les années 30 son style ne plaît plus. Elle doit donner des cours de peintures pour subvenir à ses besoins. En 1937, elle participe à l’Exposition Internationale. Et lorsque la guerre éclate, elle se réfugie en Avignon, où elle réalise de beaux paysages. Elle continuera jusqu’à sa mort en 1967 à réaliser de nombreux paysages et portraits. Mais en dépit de la rétrospective que lui consacre New York, elle mourra pauvre et peu connue.

Mela Muter portraitiste des années Folles