Paris en 1900 accueille la grande exposition universelle. Mais son cœur bat aussi au rythme de l’ère industrielle et de ses transformations. C’est aussi la grande époque des théâtres et des pièces à succès, des salons et des critiques littéraires. Et dans ce creuset tourbillonnant, les impressionnistes font leur percée…
L’ERE INDUSTRIELLE
En 1900, Paris résonne au son des trots des chevaux et des freins puissants des omnibus. Il y avait le Madeleine-Bastille, Batignoles-Odéon, ou le Montmartre-Montparnasse. Les voitures étaient rares. On s’y précipitait pour aller voir l’Aiglon d’Edmond Rostand, joué par Sarah Bernhardt . Puis c’était le temps où tous les espoirs étaient permis car l’ère industrielle était largement ancrée dans les moeurs tout en ayant beaucoup modifié les paysages. En effet, la locomotive, le chemin de fer, la vapeur, le gaz, l’électricité, tout semblait présager la modernité. Mais cette modernité avait aussi amené la misère dont Dickens puis Zola en firent la douloureuse peinture.
L’EXPOSITION UNIVERSELLE
Depuis 1855, l’usage était d’organiser tous les 11 ans à Paris une exposition. Celle de 1900 dépassa toutes les autres. En effet le long de la Seine les pavillons étrangers s’alignaient et chacun avait fait de son mieux. La Russie arborait un magnifique pavillon moscovite, l’Allemagne avait produit un bâtiment d’une force écrasante. Les États-Unis qui n’étaient pas encore la première puissance du monde, affichait un pavillon sobre et plutôt modeste. Les attractions suivaient, la Grande Roue, l’escalier roulant, les villages Tonkinois.
UN GRAND DIVERTISSEMENT, LE THEATRE
Après le grand succès de Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand et celui de l’Aiglon, vint celui du Cid. Mais les confrères de Rostand avaient du mal à lui pardonner le succès de sa pièce. Lucien Guitry, Emile Faguet, Francisque Sarcey et toute la critique sourcillaient en le voyant. Le reste du théatre en 1900 se partage entre la Robe Rouge de Brieux et Le Nouveau Jeu de Lavedan. La tendance de l’époque se partgae entre le théâtre social et le théâtre immoral.
LE TOURNENT DU SICLE, LA LITTERATURE
La littérature suit le même mouvement et le chemin du succès immédiat est le livre politique. Barrès est un partisan de la France et du nationalisme. Anatole France, lui, est un royaliste qui cultive l’amour du passé. Ce sont deux auteurs lus à leur époque car ils représentent deux identités françaises, celles que Chateaubriand nommait celle du lieutenant et celle du vicomte.
Pour autant, d’autres auteurs pointaient à l’horizon. Bergson, Marcel Proust, Paul Valery, ou André Gide. Mais ils n’avaient alors autour d’eux que très peu de fidèles. Et puis il y avait aussi les auteurs étrangers, tels que Rudyard Kipling ou H-G Wells. C’est aussi en 1900 qu’Oscar Wilde meurt à Paris sous un faux nom. Enfin, de nombreux humoristes se partageaient les cafés-concerts et les théâtres de boulevard. Nous pensons à Courteline, Jules Renard, Tristan Bernard ou Alphonse Allais.
LA REVOLUTION IMPRESSIONNISTE
Si la peinture était bien mal représentée à l’Exposition Universelle, la sculpture déployait ses figures autour du personnage de Rodin. Le public parisien préférait les scènes de genre illustrant la vie parisienne ou la ruralité. Mais les Impressionnistes réunis autour de Monet avançait à bas bruit en construisant leur destinée. Cette modernité nouvelle qui laissait les parisiens perplexes atteignait aussi le monde de la musique avec Debussy, Ravel ou Eric Satie.
LE MONDE DE PROUST
Ce jeune auteur ne s’intéresse presqu ‘exclusivement à une catégorie les quatre mille personnes qui, parcequ’ elles se couchent tard, croient mener le monde ». Les femmes de ce monde n’avaient pas de métier. Elles s’occupaient de leur foyer, de leurs enfants et assuraient la position sociale du ménage. Même en province, chacune a son « jour ». C’est chez elles que se préparaient les candidatures et les avancements. Tout ce monde disparaitra avec la guerre de 14. Un autre temps s’ouvrira, celui des années folles, de la spéculation mais aussi de la crise financière.
Paris en 1900.
Véronique Proust