Visite  de l’hôtel de Lauzun. Construit entre 1650 et 1658, ce petit joyau de l’île saint Louis demeure encore . Deux enfilades au premier et au second étage nous permettront d’admirer le répertoire décoratif des hôtels particuliers parisiens sous la minorité de Louis XIV. A cette époque là, le mécénat est privé, et ce sont les amis de Fouquet, enrichis par le commerce de la Gabelle qui construisent l’île saint Louis et ne lésinent pas sur le décors.

Bas-lambris sculptés et dorés, petits tableaux mythologiques encastrés dans des boiseries, magnifiques décors de fleurs et de fruits. On y évoquera Lauzun bien-sûr et ses déboires avec la Grande Mademoiselle. On évoquera également Baudelaire qui habita les lieux en y écrivant le spleen de Paris. Enfin,  le marquis de Pimodan, personnage fantasque , qui contribua à les détériorer un peu tout en les conservant.

La construction et lle décors de l’hôtel de Lauzun datent de 1650 – 1658, durant la minorité de Louis XIV. Le mécénat de cette époque n’appartient pas encore au seul roi, et les investisseurs veulent des écrins dorés pour recevoir leurs amis. Les artistes mettent alors en place tout un répertoire décoratif. Les peintres sont alors presque anonymes mais ils brillent par leur finesse et leur dextérité. En effet de délicats bouquets de fleurs et arabesques ornent des panneaux de bois. Ils. encadrent de petits paysages  ou de beaux portraits.

Parfois, on a remplacé les paysages par des miroirs qui reflètent les dorures des murs peins et augmentent leur effet kaléidoscopique. Au plafond du salon de musique, on peut admirer le Triomphe de Cérès que l’on attribue à Dorigny. Ce dernier est l’ élève et gendre de Simon Vouet. On lui doit aussi d’autre beaux plafonds dans cet hôtel.  Sur les corniches, on peut admirer des cartouches où l’on a peint admirablement les amours des dieux.

Ainsi, les couples Vénus et Mars, Vénus et Adonis, Jupiter et Junon et Pâris et Vénus, accompagnent Cérès dans son triomphe. De belles peintures en trompe-l’oeil encadrent chaque peinture. Elles représentnent de grandes femmes peintes en camaïeux qui semblent soutenir ces médaillons. On retrouvera plus tard ces ingrédients décoratifs à Versailles. La chambre,  l’alcôve et le petit cabinet permettent aussi d’évoquer, dans leur disposition,  l’évolution de « l’enfilade à la française ». Il est dans cet hôtel à l’état emrbyonnaire mais on le développera largement tout au long du XVIIIe siècle.

Les amours de Lauzun et la Grande Mademoiselle vous seront contés

Les propriétaires successifs de ce bel hôtel ont su l’agrémenter au point qu’on peut dire qu’à Paris le mécénat a souvent été l’initiative du privé et non le fait royal. Mal en a pris au mécène privé Nicolas  Fouquet qui osa frimer devant le roi dans son château au cours d’une fête superbe qu’il donna en son honneur: il fut arrêté le lendemain,  tous ses  artistes ont été enrôlés par le roi et sont devenus les esclaves de Versailles cessant ainsi d’oeuvrer à Paris.

Raison de plus pour aimer et apprécier ce petit bijou spécialement ouvert pour nous.

Prochaines dates pour les individuels

Prix: 14 € + entrée

Visite de l’hôtel de Lauzun. Pour les groupes, sur réservation au 01 42 80 01 54